jeudi 7 mars 2013

Tristes tropismes




Chokri Belaid, Stéphane Hessel, Hugo Chavez, la camarde à une nette tendance à nous cracher à la gueule ces temps-ci, tandis que les pires crapules bouffies de haine sablent le champagne en bons charognards qu’ils ne cessent jamais d’être.
Il ne fait certes, jamais bon mettre son humanité en travers de l’autoroute de la barbarie dominante, mais il est des jours plus accablants que d’autres où le découragement frappe salement à la porte.
Si nous nous passons fort bien du culte de la personnalité, bon dieu pourtant, combien avons-nous besoin de héros qui nous vengent !
Et nous avons beau nous répéter en boucle, de défaite en défaite jusqu’à la victoire, de batailles perdues en batailles perdues jusqu’à gagner la guerre, si même la mort roule pour le grand capital alors…
Tristes tropismes.

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L’affaire est entendue, Chavez était un vil dictateur, populiste ça va de soi, réélu triomphalement trois fois, gagnant 11 élections sur 12 et qui perdant un référendum se soumit au verdict populaire, lui. C’est donc tout naturellement que nos éditocrates éclairés peuvent faire la leçon à l’indigène un tantinet « simiesque » du sud.
Car il faut bien admettre quand même qu’en notre monde civilisé, il est des choses qui ne se font pas :
Eradiquer l’illettrisme, faire baisser la pauvreté de 75%, donner l’accession au logement et à la santé aux couches défavorisées, exploiter son propre pétrole, nationaliser les profits, faire un bras d’honneur à l’empire.
Le nouveau bordel mondial ne tolérant aucun autre désordre que son propre chaos morbide.
Chavez n’aura sans doute pas tout réussi, mais il aura généreusement, courageusement, outrageusement essayé, tandis qu’ici, mr Normal par exemple, aura tout raté sans n’avoir rien osé du tout.

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En ce jour un peu glauque, disons alors pour nous rassurer, que si nos héros nous ont plantés là, c’est qu’ils considèrent que nous sommes assez grands pour nous prendre en main, sans plus d’ombre tutélaire.
Ne reste donc plus qu’à espérer que mille petits Hessel, dix mille petits Chavez, cent mille petits Belaïd éclosent en ce couci couça printemps.
Tandis que s’inscrira dans l’histoire le mythe du « gorille bolivarien »* et que s’effacera enfin des ondes les voix vomissantes des cuistres enflés de vide.
tgb
*Ainsi le furoncle Adler nommait Hugo Chavez.

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