vendredi 15 mars 2013

... et plus c'est la même chose




Immigration choisie et politique du chiffre, ça, c'était hier. Aujourd'hui, on organise "un maximum d'éloignements, mais dans un cadre transparent", dans une "approche qualitative". Pour l'étranger qu'une loi très restrictive transforme vite en sans-papier, où est la différence?
Le refermement progressif de la mâchoire à broyer la vie des étrangers remonte déjà à un demi-siècle. De la Libération jusqu'au milieu des années 1960, la migration de travailleurs étrangers, surtout algériens et marocains, a été encouragée pour les besoins de la reconstruction et du développement de la France. Les services de l'Etat concernés par leur accompagnement étaient largement les mêmes que pour les autochtones: ministères du Travail, des Affaires Sociales, du Logement, de l'Education Nationale, de la Santé, de l'Economie et des Finances, de la Justice, de l'Intérieur, auxquels s'ajoutait le ministère des Affaires Etrangères. Aujourd'hui, de regroupements en réattributions, le ministère de l'Intérieur est pratiquement seul à la manoeuvre. Il en résulte que les migrants se retrouvent amalgamés malgré leur extrême diversité, et ciblés comme une population qui devient dangereuse par sa présence même. Comme l'a déclaré le ministre de l'Intérieur, "Qui, sinon les policiers et les gendarmes, pourrait assurer la régulation des flux migratoires ?"

samedi 9 mars 2013

Il n’y a plus de socialistes à l’adresse indiquée…


Il faut être juste, la fine équipe de Solférino ne nous avait pas promis l’avènement du paradis socialiste. Cela fait bien longtemps, il est vrai, qu’une telle éventualité s’est trouvée remisée au magasin des antiquités utopistes, et déjà considérée comme telle par les braves militants du courant dit des « possibilistes », au tournant du XXe siècle.


De Jean Jaurès à Harlem Désir (que ce dernier veuille bien m’excuser du raccourci historique), en passant par Jules Guesde (partisan de l’Union sacrée en 1914), Léon Blum (champion de la non-intervention en Espagne, en 1936), ou Guy Mollet (qui conduira la guerre en Algérie, alors qu’il avait mené campagne pour la paix en 1955), les promesses non tenues et les trahisons ont constamment émaillé un parti socialiste qui, sous ses diverses appellations, devait finalement opter pour la social-démocratie. N’oublions pas que Léon Blum, qui levait le poing en chantant l’Internationale, en mai 1936, nous délivrait déjà un véritable secret de polichinelle une fois devenu président du Conseil, en juin de la même année : « Nous serons des gérants fidèles du capitalisme », après avoir décrété « la pause », alors que le patronat en colique était prêt à de nombreuses concessions.

Les tristes exploits de la « Vieille maison ».

Attention ! Surtout ne pas confondre socialisme et social-démocratie. Dans le premier cas, il était envisagé de débarrasser la société de l’emprise du capitalisme. Dans la seconde approche, selon l’enseignement d’Édouard Bernstein, il était surtout prévu une méthode plus douce : la transformation graduelle et sans heurt de la société capitaliste en société socialiste. En fait, trouver un compromis raisonnable avec ceux qu’on était censé combattre la veille. Entre les deux ambitions c’était, bien évidemment, le jour et la nuit. Les socialistes de la fin du XIXe siècle, dont nombre étaient des rescapés de la Commune de Paris, n’avaient que peu d’ambitions en commun avec ceux qui se posaient déjà la question de participer au pouvoir de la bourgeoisie dans une société qui ferait table rase des luttes sociales. Le premier à franchir le pas, en 1899, Alexandre Millerand, fera partie de plusieurs cabinets ministériels, avant et pendant la Première Guerre mondiale. Président du Conseil en 1920, il avait été l’initiateur du « Bloc national », avant d’être élu président de la République. Millerand avait ouvert la voie de la trahison visible à Jules Guesde comme à Marcel Sembat, tous devenus ardents nationalistes.


jeudi 7 mars 2013

Tristes tropismes




Chokri Belaid, Stéphane Hessel, Hugo Chavez, la camarde à une nette tendance à nous cracher à la gueule ces temps-ci, tandis que les pires crapules bouffies de haine sablent le champagne en bons charognards qu’ils ne cessent jamais d’être.
Il ne fait certes, jamais bon mettre son humanité en travers de l’autoroute de la barbarie dominante, mais il est des jours plus accablants que d’autres où le découragement frappe salement à la porte.
Si nous nous passons fort bien du culte de la personnalité, bon dieu pourtant, combien avons-nous besoin de héros qui nous vengent !
Et nous avons beau nous répéter en boucle, de défaite en défaite jusqu’à la victoire, de batailles perdues en batailles perdues jusqu’à gagner la guerre, si même la mort roule pour le grand capital alors…

samedi 2 mars 2013

Etrangers indésirables, soyez donc constructifs !




En vrac, quelques-unes des persécutions ordinaires, vexations et solides menaces envers les étrangers en cette fin février 2013. Vivement le printemps?...
Les titres de séjour conquis à force de patience et d'obstination par les étrangers restés longtemps sans papiers sont valables pour une durée d'un an, mais il n'est pas rare que les complications administratives leur donnent une durée effective beaucoup plus courte, comme dans l'histoire qui suit.
"27 février 2013. Enfin! M. a un titre de séjour! Non sans mal. Arrivées à 11h sur convocation de la préfecture, nous avons pu accéder à l'accueil vers 12h30, et nous avons été appelées à... 16h30 au guichet. Aucun document ne lui a été demandé. Et la décision de lui accorder un titre de séjour avait été prise dès le lendemain de notre passage à la préfecture début décembre 2012. Nous avions alors demandé un titre de séjour dans le cadre de la Circulaire et il nous avait été dit que rien ne pouvait être décidé... Nous avons appris aujourd'hui que la validité du titre de séjour démarre du jour de notre "visite" de décembre à la préfecture, i.e. le 6 décembre 2012, mais elle ne l'aura en mains qu'après la visite médicale à l' OFII (Office Français de l'Immigration et de l'Intégrtion), où elle est convoquée fin mai. Il sera grand temps au moment du retrait du titre de prendre un rendez-vous pour le renouvellement..."