vendredi 26 octobre 2012

Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-France

[extrait]
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Dehors, c'est le printemps, les animaux, les fleurs, dans les bois de Clamart on entend les clameurs des enfants qui se marrent, c'est le printemps, l'aiguille s'affole dans sa boussole, le binocard entre au bocard et la grande dolichocéphale sur son sofa s'affale et fait la folle.

Il fait chaud. Amoureuses, les allumettes-tisons se vautrent sur leur trottoir, c'est le printemps, l'acné des collégiens, et voilà la fille du sultan et le dompteur de mandragores, voilà les pélicans, les fleurs sur les balcons, voilà les arrosoirs, c'est la belle saison.

lundi 22 octobre 2012

Welcome to Austerityland



Obligation de quitter la vie de famille




La nouvelle équipe au pouvoir prend le temps de "redéfinir la politique d'intégration, qui a perdu de son efficacité depuis trop longtemps". Mais le temps presse pour les étrangers en quête de régularisation. D'autant que la machine à expulser, lancée à pleine vitesse, ne semble pas perdre de son efficacité.
Les acteurs du Réseau Education Sans Frontières (RESF) sont connus un peu partout, autour des écoles, des collèges et des lycées, pour l'accompagnement et le soutien qu'ils savent apporter aux élèves et à leur famille tant que leur droit au séjour n'est pas reconnu, malgré une vie qui se développe aussi normalement que possible parmi nous.
L'engagement n° 50 de l'actuel Président de la République concernait, entre autres, ces personnes: "Je conduirai une lutte implacable contre l’immigration illégale et les filières du travail clandestin. Je sécuriserai l’immigration légale. Les régularisations seront opérées au cas par cas sur la base de critères objectifs". Proposition un peu étrange, qui aborde le destin des étrangers sans titre de séjour sous l'angle mafieux. Il est aujourd'hui question d'une circulaire du ministre de l'intérieur aux préfets pour mettre en oeuvre, selon le Premier Ministre, une politique"équilibrée, à la fois respectueuse des personnes, efficace et ferme . (…) Le gouvernement entend redéfinir la politique d'intégration, qui a perdu de son efficacité depuis trop longtemps".

Étranges étrangers





Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays lointains
cobayes des colonies
Doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d'Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d'Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Pans
ébouillanteurs des bêtes trouvés mortes sur pied au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers


Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de Franco et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d'une petite mer
où peu vous vous baignez

Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille botte à cigares et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé la prise de la Bastille le quatorze juillet

Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés

Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés de jolis dragonsd'or
Faits de papier plié

Enfants trop tôt grandis et si vite en ailés
qui donnez aujourd'hui de retour au pas
le visage dans la terre
et des bombes Incendiaires labourant vos rizières

On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos

Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez
même si vous mourez.

Jacques Prevert




vendredi 19 octobre 2012

Ils aimeraient nous coller la peur au ventre

LLE - " La peur en sépia" Chasseur de lumière
                                    photo

Qu’il soit de droite ou de gauche, l’État reste l’État et, quels que soient les tristes sires qui le dirigent, il répond toujours machinalement à la même logique première : réguler l’ordre social par la force et la coercition. Rien d’étonnant, alors, à ce que le jeune gouvernement « socialiste » accumule, depuis son arrivée sur le trône de France, les actes et les discours sécuritaires qui, au fond, ne font que participer de la légitimation de l’existence et de l’exercice de l’État. Sous le mandat de Sarkozy, les bouffons qui déblatéraient à longueur de semaines ces prêches jupitériennes s’appelaient Alliot-Marie, Hortefeux, Guéant. Sous le règne hollandais, ces sinistres personnages ont eu pour digne successeur le dénommé Manuel Valls – que Sarkozy avait d’ailleurs courtisé à la grande époque de « l’ouverture ». L’ancien maire d’Évry, qui a le regard perçant, les dents longues et l’appétit féroce, s’est très vite accommodé de l’attitude qu’exigeait sa nouvelle casquette : quelques semaines à peine après sa nomination au ministère de l’Intérieur, il a renoué avec un des dadas du précédent gouvernement : la question des Roms. À l’instar de ses abjects prédécesseurs, il a ainsi exigé l’expulsion manu militari des campements. Et les discours qui accompagnèrent – et accompagnent encore – ces sordides sentences ont fini par accoucher d’un climat de peur et de xénophobie. Dans certaines villes, dressant les pauvres contre les pauvres, la dialectique de Valls a carrément conduit à la tenue de manifestations anti-Roms et à la destruction de campements par de « braves citoyens », donnant ainsi raison à Victor Hugo qui disait qu’« il existe une connivence tacite, non voulue, mais réelle, entre ceux qui font peur et ceux qui ont peur ». Par l’intermédiaire de son affidé, l’État a donc réalimenté la pompe à angoisse, non sans l’espoir que les ménages inquiets continuent de remettre leur vie entre ses mains.


La voix des Rroms met en garde les médias




Ceci est un message envoyé à l’ensemble des médias français à ce jour:

Mesdames, Messieurs,

Ceci est une mise en garde, qui ne concerne pas tous les médias, mais un bon nombre, dont peut-être le vôtre. Nous vous demandons donc de bien faire attention à ce message.

Depuis quelques mois, la politique de «démantèlement des campements illicites », qu’on associe systématiquement aux Rroms (et à tort), s’accompagne d’une campagne de diabolisation des Rroms dont vous vous faites complices. Le dernier acte en date est le reportage de France 2 hier soir, clairement orienté puisqu’on demande à une mère de famille « est-ce que vous comprenez les riverains de Marseille qui ont DEMANDE aux Rroms de partir ? ». Puis, à un gérant de bar, qui dit qu’il n’a jamais eu de problèmes, mais qu’il a une batte de baseball pour se défendre ! Sans parler d’une vieille dame qui, elle non plus n’a jamais eu de problèmes mais qu’elle a peur de « se faire canailler ». On ne retiendra du côté rrom qu’une jeune fille qui dit qu’elle mange dans les poubelles. Nous vous rappelons que c’est le cas de beaucoup de monde, et pas que de Rroms. Certains en font même un choix délibéré et militant contre la société de consommation.

mercredi 17 octobre 2012

T'es de gauche à quelle heure ?




C’est une affaire entendue : Jérôme Cahuzac, ministre du budget, a réussi sa vie.
A 50 ans et quelques, il possède une Rolex. On est content pour lui. Sarko et Séguela aussi.
Non seulement Jérôme Cahuzac, ministre du budget et de la rigueur pour chacun, possède (ou possédait) une Rolex, une Breitling, une Jacger-Le-Contre, une Chaumet, une Boucheron, autant de luxueuses montres suisses, mais encore est il l’heureux propriétaire d’un 300 mètres/carrés dans le 16ème arrondissement

lundi 15 octobre 2012

La «Droite forte», un copier-coller du FN




La critique interne de la « droitisation » de l’UMP n'aura été qu'une courte parenthèse. Après la défaite, la stratégie de Patrick Buisson avait été ciblée par certains ténors du parti : « une faute sur le fond, une erreur sur la forme » (Roselyne Bachelot), « l'UMP n'a pas suffisamment marché sur ses deux pieds » (Jean-Pierre Raffarin), « le ni-ni » n'est pas une ligne « sur le long terme » (Bruno Le Maire), « à trop courir derrière le Front national, on le crédibilise » (François Baroin), « l'objectif de Patrick Buisson était de faire gagner Charles Maurras » et non Sarkozy (Nathalie Kosciusko-Morizet).

Et puis ? Et puis l’UMP a repris le même chemin. Pour preuve, la campagne menée par son secrétaire général, Jean-François Copé, à base de «racisme antiblanc», de pétition contre le droit de vote des étrangers, de pain au chocolat de collégien confisqué pendant le ramadan. Le patron de l’UMP a fait le même pari que Nicolas Sarkozy : l’élection se gagnera avec un coup de barre à droite. Depuis la fin de la campagne présidentielle, il s'est même adjoint les services de Patrick Buisson, bien que son entourage le démente.


Le terrorisme européen a encore frappé



Un attentat terroriste vient de se produire. En France, ce 11 octobre 2012 , une attaque sans précédent qui, dans un silence assourdissant, a déjà touché des milliers, voire des dizaines de milliers de citoyens innocents.

Pour le moment les informations sont encore floues, car l’attaque s’est produite de manière particulière : invisible au lancement de l’attaque, indolore dans les premières heures qui la suivent, c’est à mesure que le temps passe que les effets de cet acte odieux se feront sentir sur la population.

Les non-dits des inégalités hommes-femmes




50 % de femmes députés ou chefs d’entreprise, et alors ? Pour établir l’égalité hommes-femmes, il faut se poser la question de la façon dont fonctionne l’entreprise, la famille ou l’école. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


C’est devenu une tradition. Officialisée en 1977 par les Nations Unies, la journée internationale du droit des femmes devient de plus en plus une sorte de fête de « la » femme. Un rituel qui laisse un goût amer aux femmes les 364 jours de « l »’homme restants. Cette journée est de plus en plus dévoyée par les marques qui y voient la célébration de l’idéal féminin et les enjeux de fond sont rarement évoqués.

La récupération par la publicité prend de plus en plus d’ampleur. La journée internationale des droits des femmes se transforme alors en une célébration de l’image de « La » femme. Un fabriquant de vêtement « équitable » offre une promotion spéciale journée de la femme, une franchise de fleuristes invite à « couvrir sa femme de fleurs »... Les médias qui dénoncent les inégalités hommes-femmes n’ont aucune difficulté à relayer les publicités qui renforcent les stéréotypes : les femmes sont belles, serviables et douces, prêtes à servir les hommes et à s’occuper des enfants. Exactement l’inverse des idéaux de celles qui ont combattu ces préjugés sexistes.

Pourquoi la crise de la dette publique


Eric Toussaint répond aux questions suivantes : 

Qu’est-ce qui a provoqué l’augmentation de l’endettement public ?
.  A qui profitent les dettes européennes ? 
.  Quel est le rôle de la Banque centrale européenne ?

L’interview a été réalisée par la Gauche anticapitaliste, courant écosocialiste membre du Front de Gauche pendant l’été 2012 en Catalogne.


source

Demandeurs d'asile sans refuge, suite sans fin



"Je ne peux plus rencontrer une famille dans la rue la nuit et évaluer la situation sereinement, sachant qu’alors que je lis la fatigue dans les yeux des enfants je vais devoir lui dire que je n’ai pas de solution". Parmi les innombrables abandonnés à la rue, des familles demandeuses d'asile.
A Toulouse comme ailleurs, le 115 ne répond plus. Les places d'hébergement d'urgence manquent partout. Pour les demandeurs d'asile comme pour les autres. Ils ont quitté leur pays, devenu trop dangereux pour eux, et espèrent trouver protection en France. En attendant que l'administration ait statué sur leur demande - un an, deux ans, parfois plus), notre pays est tenu par ses engagements internationaux de leur assurer un minimum de conditions matérielles d’accueil: logement, nourriture et habillement, fournis en nature ou sous forme d’allocation financière (10 euros par jour et par personne). Mais le dispositif d'accueil est totalement débordé et doit renvoyer sur l'hébergement d'urgence, qui n'en peut mais. Petit tour de France.

mercredi 10 octobre 2012

La fonction des entreprises n'est pas de créer des emplois mais de gagner de l'argent



La «valeur travail», le «patriotisme économique», l'éthique en entreprise… inutile de vous dire que tout ça, c'est de la foutaise : la guerre est déclarée.

Le professeur d'économie Patrick Mignard a publié sur Altermonde un rappel fort réaliste de quelques fondamentaux que les salariés qui aiment leur travail (ou croient l'aimer dès lors que leur emploi est menacé) oublient un peu trop vite :

« 1. Une entreprise est faite avant tout pour valoriser le capital que l’on y investit… pas pour créer des emplois. La production n’est qu’accessoire. La preuve : on l’arrête quand produire n’est plus assez rentable.

2. Le salarié n’est qu’un facteur de production. Il crée la valeur par son travail, mais est rémunéré à la valeur de sa force de travail (ce dont il a besoin pour vivre… ou presque). Son salaire est un coût de production.


Roms, Arabes, Juifs, homosexuels : pourquoi les Français sont racistes


02 - Manifestation anti-racisme d'état, le 04/09/2010 à Besançon
photo


Démanteler un camp de Roms à Marseille, comparer les homosexuels à des pédophiles, évoquer un "racisme anti-blanc". Ces différentes réactions participent-elles d'un mouvement plus profond ? Selon Thomas Guénolé, politologue à Sciences Po, la crise et l'appauvrissement croissant ont incité certains Français à chercher un ennemi responsable de leur maux.


Atermoiements du gouvernement socialiste face au démantèlement d’un camp de Roms par une milice à Marseille, provocation de Jean-François Copé sur le "racisme anti-blanc", sortie d’un élu UMP faisant le lien entre homosexualité et pédophilie, déclarations de Marine Le Pen condamnant le port de la kippa, consensus gauche-droite associant l’immigration à l’insécurité… Jadis apanage de l’extrême-droite, la stigmatisation des minorités semble une valeur de plus en plus partagée par la classe politique.


Une évolution du discours

Il serait possible à l’envi d’entrer dans des subtilités sémantiques qui distingueraient l’antisémitisme, l’hostilité envers les Arabes, l’homophobie, ou ce que l’on pourrait qualifier de "romophobie". Cependant, il s’agit plus simplement de racisme. Une somme de préjugés négatifs définit un stéréotype. Ce stéréotype étiquette en bloc des personnes qui n’avaient pourtant en commun qu'une orientation sexuelle, religieuse, ethnique, ou encore une position sociale.


L’étranger et ses juges





Le 5 juillet 2012, la première chambre civile de la Cour de cassation a – enfin ! – mis un coup d’arrêt à la prolifération des usages de la procédure pénale à des fins d’éloignement ; elle retient que le recours à la garde à vue pour un étranger uniquement soupçonné de séjour irrégulier est prohibé dès lors que toute autre mesure moins coercitive n’avait pas été auparavant mise en oeuvre. C’est l’effet El Dridi et Achughbabian qui est ici reconnu, comme l’avaient déjà fait la chambre criminelle et la Cour de justice de l’Union européenne, envers et contre le Conseil constitutionnel [1]. Pour une seule et même question, pas moins de quatre juridictions sont intervenues, ce qui en dit long sur le morcellement du contentieux des étrangers. L’extraordinaire complexité des textes, l’opacité des procédures, les différents niveaux ou moments de l’intervention juridictionnelle, les logiques distinctes sont autant d’éléments qui contribuent à rendre difficile, voire impossible le dialogue entre juges. L’étranger est donc confronté à un aléa et à une insécurité juridiques qui, en toute autre matière, seraient sévèrement condamnés.

Acrobaties doctrinales au Front national



Revendiqués par un jeune homme se réclamant d’Al-Qaida, les meurtres de Toulouse et Montauban, à la mi-mars, ont provoqué un recentrage du Front national sur ses sujets de prédilection : les problèmes que représentent à ses yeux l’immigration ou l’islam. Auparavant, la candidate d’extrême droite à l’élection présidentielle, Mme Marine Le Pen, avait fait campagne sur une thématique sociale pour le moins nouvelle dans son parti.


« L’Esprit saint, pour la théologie libérale, c’est la main invisible, celle qui, d’une masse de comportements individuels égoïstes, va construire un bonheur collectif conforme à la Science et mieux encore à l’Ordre naturel. » Cette phrase blasphématoire, autant pour la sainte Trinité que pour la droite traditionaliste, est issue du dernier livre de Mme Marine Le Pen (1). Publié en pleine campagne présidentielle, l’ouvrage de la candidate du Front national (FN) surprend par sa phraséologie. Elle y pilonne l’« utralibéralisme », qui « n’est que l’idéologie d’une classe dominante internationale mondialisée », cette « nouvelle aristocratie » dont il conviendrait de se débarrasser au plus vite. Droite et gauche institutionnelles partageraient « une même idéologie mondialiste née du capitalisme ultralibéral, qui sert les intérêts d’une oligarchie ».

Mme Le Pen ne craint pas de mobiliser, à l’appui de son propos, des auteurs dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’ont rien de commun avec l’extrême droite. Philippe Askenazy est cité à deux reprises pour sonManifeste d’économistes atterrés (2). Deux ouvrages de Serge Halimi sont utilisés, l’un pour pointer l’envahissement mental du marché et l’autre pour dénoncer l’« aristocratie journalistique ».

« Le mondialisme est une alliance du consumérisme et du matérialisme, pour faire sortir l’Homme de l’Histoire et le précipiter dans ce que Gilles Lipovetsky nomme l’“ère du vide” », écrit encore la présidente du FN. D’Emmanuel Todd à Franklin Roosevelt, de George Orwell à Bertolt Brecht, de Karl Marx à Maurice Allais, elle fait feu de tout bois pour nourrir sa charge contre le « mondialisme ».

gens du voyage : suppression du “carnet de circulation”, mais maintien du “livret"

(photo : Fred Dufour/AFP)


Dans une décision du 5 octobre 2012, le Conseil constitutionnel a déclaré contraires à la Constitution les dispositions de la loi du 3 janvier 1969 instaurant un “carnet de circulation” ainsi que celles imposant aux personnes sans domicile ni résidence fixe, trois ans de rattachement ininterrompu dans la même commune pour être inscrites sur les listes électorales.

Il a, d’autre part, jugé que l’existence et les règles de visa de titres de circulation applicables aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe ne sont pas, en elles-mêmes, contraires au principe d’égalité et à la liberté d’aller et de venir. Déception chez tous ceux qui escomptaient une abrogation complète d’une loi d’origine sulfureuse.
Le communiqué du Conseil constitutionnel : http://www.conseil-constitutionnel...., et sa décision n° 2012-279 QPC : http://www.conseil-constitutionnel.....

Les "sages" censurent a minima le statut des gens du voyage

Le Conseil constitutionnel a rendu, vendredi 5 octobre, une décision de censure partielle de la loi du 3 janvier 1969 relative à la circulation des gens du voyage. Saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité, il avait à se prononcer sur la conformité à la Constitution des titres de circulation imposés aux personnes se trouvant en France depuis plus de six mois sans domicile fixe.


Éric Toussaint : « Renversons la vapeur aujourd’hui ! »



Entretien avec Anastasie Yamali, journaliste à Avghi, quotidien de Syriza, publié le 7 octobre 2012.

« La dette constitue un prétexte pour renforcer l’offensive du Capital contre le peuple. Ils veulent profiter de la crise pour terminer le travail commencé par Thatcher et Reagan, il y a 30 ans’

Il faut mettre en place un mouvement de masse au Sud, qui, avec les travailleurs du Nord permettra de repousser les attaques capitalistes, souligne Eric Toussaint lors d’une interview au quotidien de gauche `Avghi`.

Le professeur belge de science politique, particulièrement populaire en Grèce de par ses actions pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde, conseiller du gouvernement de l’Équateur, explique pourquoi la gauche doit rester radicale et pourquoi la réduction de la dette grecque doit être inconditionnelle.



Il y a urgence pour la santé en Europe !

Communiqué du Réseau européen contre la privatisation et la commercialisation de la santé et de la protection sociale

La crise économique et sanitaire s’aggrave. Les privatisations et la commercialisation de la santé s’accélèrent, privant une grande partie de la population à l’accès aux soins. Les fermetures d’hôpitaux, de maternité ou d’établissements médico-sociaux se multiplient. Cette casse est d’une gravité exceptionnelle particulièrement en Grèce, en Espagne, en Pologne ou au Portugal et remet en cause la conception même d’une santé et une protection sociale solidaire. Elle confirme qu’aucun pays d’Europe, qu’aucune population, ne sont à l’abri des politiques d’austérité confortées par le Pacte de stabilité budgétaire, au prétexte de la dette. Les 12 et 13 mai 2012, réunis autour d’une déclaration à Nanterre, des organisations syndicales, des partis politiques, des associations de défense des usagers, de la santé publique et de la protection sociale, … de différents pays d’Europe, avaient appelé à se rassembler et se mobiliser autour de la semaine du 1er au 6 octobre, pour rejeter une telle régression sociale.

lundi 8 octobre 2012

Évaluer la pauvreté est un exercice difficile et un sujet de controverses




Évaluer la pauvreté est un exercice difficile et un sujet de controverses, opposant parfois les économistes. Cette observation à travers les chiffres est pourtant indispensable pour aider ceux qui se débattent dans les difficultés. Extrait du magazine du Secours populaire Convergence.

Pour les uns, la France compterait 8,2 millions de pauvres. Pour d’autres, elle en recenserait "seulement" 4,4 millions. Certaines estimations portent ce chiffre à 11,3 millions alors que, selon d’autres critères, il pourrait être nul. Comment s’y retrouver parmi ces agrégats statistiques ? Il faut garder à l’esprit que tous ces chiffres servent à représenter la situation de personnes en difficulté. En fait, tout dépend de ce que l’on nomme pauvreté. Aucune définition ne fait consensus chez les experts, que ce soit en France, en Europe ou au niveau international. "Toute mesure est le reflet des conventions qui sont adoptées", résume Didier Gelot, secrétaire général de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) qui rassemble, synthétise et commente les informations existantes sur cette thématique. Le chiffre de 11,3 millions, avancé dans le rapport 2012 de l’institution, concerne une évaluation réalisée dans le cadre de l’objectif européen de lutte contre la pauvreté. Il est peu retenu en France. "Ce chiffre n’est pas faux, mais il correspond à une définition différente du phénomène, qui repose sur des indicateurs autres que la seule pauvreté monétaire", explique l’économiste.

Contre l’austérité, contre le capitalisme


Nous y voilà. Les flonflons de la campagne électorale ne sont plus qu’un lointain souvenir, place à la réalité. Et la réalité, c’est que la situation étant ce qu’elle est, le gouvernement mis en place avant l’été « découvre » que l’heure est grave (fin juillet Pôle emploi donne le chiffre officiel de 5,05 millions de chômeurs), qu’on va devoir se serrer la ceinture d’un cran (voire de plusieurs). Qui ça « on » ? 
Voyons, mais c’est bien sûr : les travailleurs, à qui on demande de payer une crise dont ils ne sont pas responsables, mais dont ils sont quand même les premiers à subir les conséquences. Donc les dirigeants du pays ne tournent plus autour du pot : après avoir tortillé du fondement pour éviter de prononcer les mots qui fâchent (genre : rigueur, austérité…), ils tendent le chapeau vers ceux d’en bas. À vot’bon cœur m’sieurs dames. Les économies annoncées pour réduire la dette vont évidemment provoquer une perte du pouvoir d’achat des nantis que nous sommes. Et, dans le plus pur style démago, ceux d’en haut montrent l’exemple : en diminuant leurs salaires, leurs notes de frais, en se déplaçant en transports en commun sous l’œil des caméras de la TV (comme nous, en somme, mais nous ce n’est pas un choix, c’est tous les jours, et les caméras ne sont pas celles de la TV mais de Big Brother).

Camarade, ne t’étonne pas si ton patron adhère au PS



Nous n’avions absolument aucune illusion sur la victoire du socialisme parlementaire à la dernière élection présidentielle, et il n’aura pas fallu longtemps pour que nos certitudes se voient confirmées. L’épisode des expulsions manu militari des campements de Roms – similaire en tous points à celui qui suivit le discours de Grenoble du précédent manitou, la véhémence de l’opposition en moins (certains socialistes bon teint ayant cru judicieux de se taire pour ne pas entraver l’implacable marche de ses leaders fraîchement élus) – témoigne à lui seul que le changement tant annoncé ne viendra pas. La xénophobie d’État, si elle évite désormais les envolées haineuses des Hortefeux, Besson et compagnie, n’en demeure pas moins un des rouages du système et continue de trouver dans les flics ses plus fidèles exécutants. Rien de surprenant, néanmoins, le pouvoir socialiste ayant déjà donné la preuve, il y a quelques années, de ses velléités xénophobes.

Ces mesures fiscales «injustes» que la gauche ne supprimera pas



« Neuf ménages sur dix, ce n’est pas très habile. Il aurait mieux valu dire deux sur trois : c’est plus conforme à la réalité. »
Ce député socialiste n’a toujours pas compris la stratégie de communication du gouvernement autour du budget 2013. Certes, « neuf ménages sur dix » seront bien épargnés par les mesures, annoncées vendredi dernier, contenues dans le projet de loi de finances pour l’année prochaine, qui comprend près de 40 milliards d’euros d’économies et de hausses d’impôt. Par ailleurs, la hausse de la TVA, qui devait s'appliquer au 1er octobre 2012, a été abrogée en juillet par la nouvelle majorité.

Il n’en reste pas moins que certaines mesures fiscales prises par Nicolas Sarkozy, et jadis critiquées par la gauche, ne sont pas abrogées. Elles vont continuer à produire leurs effets l’an prochain. Et dans certains cas, les ménages modestes seront mis à contribution. Inventaire de ces « oublis » fiscaux de la gauche au pouvoir…, qui risquent de lui revenir en boomerang lors du débat sur le budget au Parlement, dans les prochaines semaines :

VENEZUELA (Présidentielle) : Encore raté, Chavez réélu avec… brio !




Viva el Comandante !

Ils ont prié. Ils ont espéré. Ils ont menacé. Ils ont menti. Ils ont diffamé. Ils ont trituré le trait à outrance. Ils ont truandé la vérité au profit de l’immoralité qui leur sied à merveille. Ils ont accusé. Ils l’ont traité de tous les noms d’oiseaux. Mais, Hugo Chavez a été réélu avec brio, force et conviction d’un peuple qui s’est levé comme un seul homme pour dire oui à son Comandante. Le président socialiste du Venezuela Hugo Chavez, avait voté dans une école, Manuel Fajardo Palacio, dans le quartier populaire situé dans l’ouest de Caracas, où il avait été accueilli par une foule en délire. C’était un signe.

Déclaration de Manolis Glezos à l’occasion de la visite en Grèce de la Chancelière Allemande Angela Merkel


Μανώλης Γλέζος
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A l’occasion de la visite de la Chancelière Allemande en Grèce nous considérons notre devoir de rappeler tant à elle qu’au Premier Ministre Grec que :

1. La grande et puissante Allemagne n’a pas le droit de se dispenser de ses devoirs, privant ainsi la Grèce de son dû sur la base du Droit Internationale, tandis qu’il n’est pas aussi permis que la Grèce abdique de ses droits.

2. Les violations du Droit International et des principes humaines de l’honneur et de la morale portent en eux le danger de voir se répéter des phénomènes qui ont mis à feu et a sang l’Europe. La reconnaissance des crimes nazis constitue une garantie élémentaire que de tels monstruosités ne se répètent pas dans l’avenir.

samedi 6 octobre 2012

43.000 enseignants à recruter: l'usine à gaz de Vincent Peillon





C’est une véritable usine à gaz qu’est en train de mettre en place le ministère de l'éducation pour parvenir à recruter 43 000 enseignants l'an prochain. Après des années de suppressions de postes, le ministère a en effet annoncé la semaine dernière le recrutement record de 43 000 enseignants pour la seule année 2013. C'est à comparer aux 16 000 postes offerts au concours l’an dernier.

Pour atteindre ce chiffre, le ministère entend puiser dans deux viviers différents en organisant deux vagues de concours à quelques mois de distance, comme nous l'annoncions dès le mois de juillet. Le recrutement des profs qui feront la rentrée 2013 se fera en deux vagues : 22 100 postes pour la première, dont les épreuves auront lieu cet automne, comme habituellement. Et une seconde session au mois de juin, cette fois pour les étudiants de première année de master, alors que les concours ne sont normalement ouverts qu’aux étudiants de M2 depuis la réforme de la masterisation.

D’abord la Constituante, et après la révolution !





Cela fait maintenant plus de quatre ans qu’à intervalles plus ou moins réguliers, j’ai commis quelques billets cherchant à éclairer différemment les événements, mes sujets me choisissant plus que je ne les choisissais moi-même.

En quelques années, j’ai donc rédigé plus de 350 articles qui se recoupent tous plus ou moins, et que je voudrais désormais formaliser en un seul bloc cohérent, et que je proposerai sans doute par la suite pour donner un aperçu global de la vision que j’ai du monde et de ses « petits tracas »…

Car je peux dire aujourd’hui que j’en ai fait le tour, ou tout du moins un tour, le mien. Je n’ai plus à rechercher d’autres explications, car à vrai dire j’ai trouvé MA vérité : la Constituante d’abord, et après, la révolution !

Après le TSCG, la CSG : l’incroyable trahison de Hollande et de sa “gauche de droite” !




“Il n’y aura pas d’augmentation de la CSG, il n’y aura pas d’augmentation de la TVA dans le budget”.

De qui cette affirmation claire et martiale ? De Jean-Marc Ayrault, premier ministre, le jeudi 27 septembre dans l’émission “Des paroles et des actes” sur France 2.

Jérôme Cahuzac, ministre du budget, le répétait depuis des mois, et l’avait encore confirmé le 30 septembre
“L’augmentation prévue de la TVA a été abrogée. Aucune augmentation de la CSG n’est décidée dans le budget.”

La position n’a pas tenu une semaine. C’est le Monde qui a lâché hier la bombe:

Les salariés, chômeurs et retraités vont donc faire un cadeau de 40 milliards d’euros à leur patron (ou ex-patron).

États-Unis : Les « objecteurs de créances » de Strike Debt organisent la résistance




Sur les bords de l’East River à Brooklyn, le 9 septembre dernier, des personnes se relaient au centre d’un cercle et prennent la parole pour expliquer comment leurs dettes leur sont devenues insupportables, par les paiements qu’elles supposent chaque mois et, plus fondamentalement, par les choix qu’elles les obligent à faire, ou plutôt l’absence de choix dans laquelle elles les enferment. Certaines disent la honte qu’elles ont ressenties, d’autres leur dégoût, leur incompréhension, le puissant sentiment d’injustice. Puis, dans un geste libérateur, elles mettent le feu à ce courrier leur rappelant le montant qu’elles doivent encore rembourser, ce relevé bancaire faisant état de crédits impayés... Cet acte rappelle celui des militants qui, pour protester contre la guerre du Vietnam, brûlaient leur carte d’incorporation dans l’armée. Mais le geste n’est pas seulement symbolique, il a une fonction cathartique : il s’agit aussi de se débarrasser du sentiment de culpabilité, de briser le tabou, le silence, l’isolement des personnes endettées afin de créer un mouvement de résistance. Strike Debt, le groupe « d’objecteurs de créances » à l’origine de cette action, a d’ailleurs pour slogan ce jeu de mots : « You are not a loan !/ You are not alone ! |1| »

25S. Le peuple debout face à la démocratie séquestrée



« La police a agi magnifiquement » s’est exclamé le ministre de l’intérieur, Jorge Fernández Díaz, le 26 septembre 2012 |1|. La veille, la manifestation « Encercle le Parlement » (Rodea el Congreso) se soldait par au moins 35 détentions dont Miguel Quinteiro, militant d’ATTAC de 72 ans venu de Pontevedra (Galice) en autobus pour manifester |2|, et 64 blessés. Le plus inquiétant est que ces 35 détenus ont été arrêtés non pas pour résistance ou trouble à l’ordre public mais pour attaque contre les institutions de la Nation, accusation tout à fait disproportionnée. Ils seront libérés suite à 49 heures de détention et de mauvais traitements |3|.

Bien qu’autorisée par la déléguée du gouvernement de Madrid Cristina Cifuentes, la convocation à la manifestation du 25 septembre avait été qualifiée d’illégale par le ministre Fernandez. Cristina Cifuentes et la secrétaire générale du Parti Populaire María Dolores de Cospedal ont clairement fait référence à une tentative de coup d’Etat comme celle, avortée, du 23 février 1981 |4| : « La dernière fois que je me rappelle qu’on ait encerclé le Parlement, qu’on ait pris le Parlement, c’était lors de la tentative de coup d’Etat » a déclaré Cospedal |5|. Elle fait l’impasse sur une différence de taille : le mouvement du 25S, lui même issu du 15M (la révolte des indigné-e-s a éclaté le 15 mai 2011 en Espagne) est un mouvement profondément pacifique luttant pour une réelle démocratie - tout en la pratiquant - et par essence opposé à toute tentative de coup d’État, qui plus est d’origine fasciste comme la tentative du 23 février 1981.


jeudi 4 octobre 2012

“On achève bien les chevaux”



« On achève bien les chevaux » est le titre d’un film qu’on vous conseille de regarder. L’histoire se déroule en Californie dans les années 1930, en pleine dépression. A défaut, vous pouvez observer la situation de la quarantaine de Rroms chassés à Marseille. D’abord par des « riverains » de la citée abandonnée des Créneaux, maintenant par la mairie UMP de la Ville, le tout dans un contexte de chasse créé et soigneusement entretenu par le pouvoir gouvernemental et paragouvernemental, et notamment le premier ministre de l’intérieur du gouvernement socialiste.
Après avoir « déménagé » jeudi dernier « dans le calme », selon la maire PS du secteur, ils s’étaient mis à l’abri du « calme » qui les propulsé en dehors des Créneaux et qui a mis le feu aux affaires qu’ils n’avaient pas pu emporter. Ils ont ensuite occupé un hangar, d’où la ville de Jean-Claude Gaudin veut les faire évacuer aussi, en flagrance. Et ce sera toujours la flagrance des 48 heures, parce qu’on les chassera et on les poursuivra tout le temps, sans cesse. Ces Rroms avaient décidé de porter plainte, et le parquet pourrait se trouver dans l’embarras de commander une enquête sur ce qui s’est passé jeudi dernier. Dans l’embarras, parce que le procureur de la République avait déclaré qu’il y aurait une enquête si des Rroms déposaient plainte. A contrario, il n’y aura pas d’enquête s’il n’y a pas de plainte de la part des Rroms expulsés. Avec l’annonce de cette procédure d’expulsion, porteront-ils plainte ?

TSCG : "Nous l'avons tant aimée, la Démocratie ?"

point de vue...

Au moment où Goldmann Sachs fait savoir qu’il ne serait pas absurde d’envisager des politiques keynésiennes pour favoriser la croissance, il serait dommage d’être plus royaliste que le roi en étant plus à droite que cette auguste institution. Plus sérieusement, le débat sur le TSCG ouvert ce mardi à l’Assemblée Nationale, s’il paraît plié d’avance, n’enterre pas pour autant les questions qu’il pose et les réponses qu’une gauche combative devrait y apporter.
Un déni de démocratie
Éviter le débat public sur le « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l’Union économique et monétaire » fut en soi un déni de démocratie. La première victime en sera évidemment l’idéal européen, dont les peuples s’éloignent inexorablement à mesure que l’Europe se construit sans eux, et donc contre eux. Affirmer une fois encore « qu’il n’y a pas d’alternative » en Europe, pour reprendre la formule de Margaret Thatcher, c’est se mettre une fois de plus en défaut avec la démocratie sur la question européenne.

Nomades, les Rroms ?



Quelques milliers de Rroms roumains ou bulgares, citoyens européens privés en France du droit de travailler, persistent à penser qu'ils finiront par enraciner leur vie ici, où déjà ils envoient leurs enfants à l'école. A Lyon, à Marseille et ailleurs, repoussés de bâtiments abandonnés en terrains vagues puis en trottoirs, ils nomadisent sur les moraines de notre beau pays

En écho au vibrant appel à ne pas laisser se développer des politiques dont nous aurions tous à souffrir avec, après ou sans les Roms et au désolant constat des tensions à Marseille associées à la nomadisation forcée de Rroms, voici le récit d'une évacuation, une de plus, à Lyon.

Italie. L’imposture de Mario Monti



Pour celles et ceux qui se demandent si quelque chose a changé en Italie, après neuf mois de gouvernement dit « technique » - donc non élu par la population - présidé par Mario Monti |1|, la réponse est oui. Malheureusement en pire. Si on évalue ce gouvernement sur la mission pour laquelle il a été mis en place, à savoir la résolution de la crise de la dette, les résultats sont désastreux. En décembre 2011, lors de l’installation du gouvernement Monti, les taux d’intérêt des Bons du Trésor Pluriannuels ont commencé à descendre, d’un pic à 7% avec un spread |2| de 575 points de pourcentage, à un taux de 5-6% et un spread de 380-400 points. En juillet 2012 le spread remonte à 500 points pour redescendre autour de 350-400 points en septembre. Du point de vue strictement technique, aucune raison de se réjouir : rien n’a changé. Le coût humain est à l’inverse considérable. Les Italien-ne-s subissent de plein fouet les plans anti-crise ou, comme notre ministre du Travail Fornero aime à les appeler, les mesures « de larmes et de sang ».

Combien de pauvres en France ?





Une fois n’est pas coutume, je voudrais aborder un problème de mesure et de méthode. : combien y a-t-il de pauvres en France ? On sait, depuis la récente publication de l’Insee sur le sujet (voir http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1412/ip1412.pdf, ainsi que le commentaire que j’ai publié sur mon blog le 7 septembre) que, en 2010, la pauvreté monétaire concerne 8,6 millions de personnes, un nombre en forte croissance par rapport à 2008 (7,8 millions). Mais ce chiffre tend sans doute à sous-estimer le nombre des personnes dont la situation sociale est dégradée ou menacée. Pour quatre raisons.

D’abord, il ne porte que sur la France métropolitaine et écarte un ensemble non négligeable de ménages. Il s’agit de ceux qui n’ont pas déposé de déclaration de revenus, soit environ 2 % des ménages, qui sont généralement parmi les plus pauvres, car vivant plus ou moins dans les marge de la société (sans domicile fixe, en hébergement d’urgence, en institutions, …). Il s’agit également des ménages dont la personne de référence est étudiante, car leurs revenus sont souvent complétés par des transferts intra-familiaux difficiles à mesurer. Enfin, sont écartés les ménages dont le revenu déclaré est nul ou négatif (situation que l’on trouve surtout chez les indépendants). Ainsi, alors que la France métropolitaine comportait au 1er janvier 2010 62,8 millions d’habitants, seules 61 millions de personnes étaient visées par l’enquête permettant de chiffrer la pauvreté monétaire. Près de 2 millions de personnes sont donc ignorées, parmi lesquelles sans doute une proportion relativement élevée (mais impossible à chiffrer) est en situation de pauvreté, voire de très grande pauvreté.

Dix ans après la fermeture du camp de Sangatte, plus de répression que jamais à Calais



A Calais, la police a mis à sac le 25 septembre 2012 le lieu de distribution des repas qui avait jusqu’alors bénéficié d’une relative immunité. Des organisations humanitaires pouvaient ainsi y assurer une minimum d’assistance aux exilés et demandeurs d’asile abandonnés à la rue. Près d’une vingtaine de personnes ont été interpellées et placées en rétention.

En décembre, il y aura dix ans que Nicolas Sarkozy détruisait le tristement célèbre camp de Sangatte, annonçant urbi et orbi que cette fermeture entraînerait l’arrêt de toute nouvelle arrivée d’étrangers sur les rivages de la Manche et de la Mer du Nord. Comme la prophétie ne s’est évidemment pas réalisée, il a ensuite chargé MM. Hortefeux, Besson et Guéant de rendre invisibles celles et ceux qui mettaient à mal ses prévisions à coup d’opérations policières. Sous la présidence de François Hollande, rien ne change. Au lieu de tirer des conclusions réalistes de l’échec des prédécesseurs, on poursuit leur stratégie en la durcissant. On s’attaque même au dernier espace humanitaire où les exilés pouvaient espérer un peu de paix et de réconfort.

A Marseille, les expulsions systématiques de Roms attisent les tensions avec la population



Assis sur des baluchons de vêtements rassemblés à la hâte dans des couvertures, sur un bord de trottoir, femmes et enfants attendent. Les hommes se sont rassemblés un peu plus loin, silencieux. Ils sont une cinquantaine, dont treize enfants pour certains âgés de quelques mois seulement. Chassés le 27 septembre 2012 de la cité des Créneaux, dans le 15e arrondissement de Marseille, par des riverains, ce petit groupe de Roms avait fini par trouver refuge dimanche, après trois jours d’errance sous la pluie, dans une concession automobile du même arrondissement.

Boulevard Vintimille à Marseille, le 2 octobre 2012.© LF

Dès le lendemain, la mairie de Marseille, qui gère ce terrain, a déposé plainte pour « occupation illicite et dégradation de bien public ». Et le 2 octobre, à 10 heures, les policiers ont évacué l’ancien garage*, tandis que des ouvriers posaient des parpaings pour murer le terrain. La mécanique est bien rodée, c’est la troisième expulsion en dix jours pour ces familles roms, et la neuvième depuis janvier 2011.

mercredi 3 octobre 2012

Familles en rétention : l'acharnement

Communiqué de presse


Ce vendredi 28 septembre le gouvernement, réuni en conseil des ministres, a adopté le projet de loi élaboré par le ministre de l'intérieur « relatif à la retenue pour vérification du droit au séjour et modifiant le délit d'aide au séjour irrégulier pour en exclure les actions humanitaires et désintéressées ».

Si, d'un côté, le gouvernement restreint le champ d'application du délit de solidarité – sans toutefois l'abroger - de l'autre côté il crée une nouvelle mesure de rétention à destination exclusive des étrangers, se substituant à la garde à vue et destinée à faciliter, comme elle, la traque des sans papiers puis leur expulsion.

Ils Vont Revenir, N'Est-Ce Pas ?


« Ils vont revenir ?
Oui.
Oh ! putain …
Tu l’as dit… »

Tu les imagines, dis ? Tu les vois ? Avec leurs gueules. Pire : avec leurs mots. Et leur victoire. Totale. Définitive... Tu veux que j’te dise une chose, une seule : t’es pas prêt de la revoir, au pouvoir, ta putain de gauche. Du moins, celle que tu nommes : la gauche. Et tu sais pourquoi ? Parce que t’es un foutu clampin de mes deux… Tu dis appartenir à la gauche, parce que c’est cool, n’est-ce pas ? Parce que, ma foi, t’aimerais pas qu’on dise de toi, qu’en fait, t’es qu’un keum de droite. Eh bien j’vais te dire : t’es un vrai keum de droite. Pure... T’as tout bazardé. Les idéaux. Les luttes. Tes anciens poteaux. T’es qu’un escroc de lâche… Qui obtempère. Au clairon de l’appareil… Tu craches sur la gauche Tagada, celle des Mélenchon, des Arthaud, des Besancenot, des Poutou, et la Verte, alouette, mais t’as oublié un truc, mon garçon : c’est que cette gauche-là, elle ne fait que poursuivre un combat. Et tu veux que je te dise lequel ? Non, coco, c’est pas celui du PCF, de la LCR, ni même des trotskistes, des lambertistes ; de tout ce que tu méprises, en fait. Non, c’est juste celui du PS, celui de 1978. Celui qu’était, quand même un peu, du côté du peuple. Ou se disait, voulait, être de ce côté. Parce que des années de disettes. Parce que l’espoir. C’est l’espoir qu’était le mot-clé. Une merveille. Voilà l’histoire. Et quelle histoire !...

lundi 1 octobre 2012

Dette publique : Peut-on effacer l’ardoise ?



Qui plus, qui moins, aucun pays de la zone euro et même au-delà, n’échappe au casse-tête de la dette publique. Les réponses qui sont proposées peuvent être classées dans deux camps.

1°) Celui des tenants de l’austérité : les Etats doivent réduire leur train de vie, réduire les dépenses sociales et faire baisser les salaires pour améliorer la compétitivité externe et ainsi retrouver des marges pour rembourser leurs dettes. C’est la politique prônée par l’Europe, Allemagne en tête.
Le problème de cette politique, c’est qu’elle fait baisser l’activité économique et aggrave le chômage. Elle réduit les rentrées fiscales et n’améliore en rien la solvabilité des Etats tout en provoquant une grave crise sociale.

France : Etat policier, les flics font la loi


Carine Fouteau alerte l'opinion sur le dernier subterfuge du ministère de l'intérieur pour contourner la décision de la Cour de cassation du 5 juillet 2012 interdisant à l’administration de placer en garde à vue des personnes au seul motif qu’elles seraient en situation irrégulière sur le territoire. Le "changement maintenant" aboutirait-il à un pays où l'Etat de droit se plie à la répression policière qui fait voter les lois qui l'arrangent ?
L'enthousiasme normatif du ministère de l'intérieur semble avoir dissipé sa vigilance sur un point : savoir si la loi française est suffisante pour contourner la décision de la Cour de cassation (puisque celle-ci se réfère au droit de l'Union, lequel a, de plus, une valeur constitutionnelle, que lui confère l'article 88-1 de la Constitution).

Lutte contre le chômage ou contre le tabagisme = même fumisterie




40% des ouvriers, 50% des chômeurs et 100% des SDF fument. Pour les convaincre de rester plus longtemps en vie dans un monde failli qui n'a que souffrance et zéro perspective à leur offrir, on les assomme de taxes. Plus hypocrite on ne fait pas.


Il y a 30% de fumeurs en France. Comme partout ailleurs, le tabagisme est une addiction de pauvres : plus on grimpe dans l'échelle sociale, plus le pourcentage se réduit. Ainsi, tout en bas, on note que 100% des SDF fument. Viennent ensuite les privés d'emploi et les précaires : «Pratiquement la moitié des chômeurs sont fumeurs et à l'évidence la crise, l'augmentation du chômage, a eu un effet sur l'augmentation de la consommation du tabac», notait il y a deux ans Roselyne Bachelot, mémorable ministre de la Santé.

Lettre ouverte à Mme. Ghali et M. Gaudin

pokret dosta


Madame Ghali,
Monsieur Gaudin,
D’abord, je me permets de ne pas rappeler vos mandats actuels et de m’adresser à vous juste par “Madame” et “Monsieur”, exprimant ainsi le seuil minimum de politesse que je m’impose en toute circonstance. En effet, par vos positions respectives suite aux événements de mercredi soir à la cité des Créneaux, vous avez montré à quel point l’intérêt général est insignifiant pour chacun d’entre vous. Et comme l’intérêt général est ce pourquoi des citoyens vous ont confié vos mandats, je trouverais aberrant de les mentionner.