mercredi 4 avril 2012

Journée de la Terre : Appel des Palestiniens de 1948 détenus dans les prisons israéliennes



De l’intérieur des prisons de l’occupant, les prisonniers de la liberté saluent notre peuple palestinien , qu’il soit dans la patrie ou en exil, en  s’adressant en particulier aux masses populaires de la Galilée, du Triangle, du Néguev et de la Côte. Cet évènement marquant de notre combat est témoignage de la grandeur des hommes et femmes de notre peuple, de leur capacité à affirmer leur existence, à préserver intacte leur volonté libératrice et à défendre le droit palestinien par le sacrifice et le sang de ses martyrs. Les masses, capables de défendre la terre et de s’affirmer en tant que peuple sont, de même, capables quand elles le décident de libérer les prisonniers de la liberté.

Si nous avons conscience que la liberté est un but à notre portée, c’est grâce à la résistance de ceux qui sont derrière les murs des prisons et grâce à l’action militante incessante de notre peuple qui a réussi à gagner à sa cause de vastes mouvements de gens épris de liberté dans le monde.
La Journée de la Terre n’est pas seulement un évènement qui appartient à notre mémoire, elle est au cœur de la lutte pour l’existence que nous menons sans répit au présent. Elle est culture de combat et de résistance au projet d’effacement de notre patrie, de judaïsation, de vol de terre et d’occupation. Nous sommes conscients que la patrie n’a de sens que dans le triptyque Terre, Etre Humain et Liberté et qu’aucune des composantes de ce triptyque ne saurait être écartée sans vider notre combat de sa substance même.

Le travail unitaire qu’accomplit le Haut Comité de Suivi pour les Masses Arabes n’est pas chose qui va de soi, il se fonde sur la vision lucide que  le combat pour la restauration du droit palestinien –dont nous sommes partie indissociable- est le fondement de tout et que à face nous, l’Etat occupant raciste et colonial avec toutes ses institutions , incluant les institutions civiles et judiciaires, est un et partout le même. Partant de ce fait, nous appelons à la complémentarité entre tous les cadres organisationnels, institutions et mouvements oeuvrant pour la cause des prisonniers et cela , au sein du Haut Comité de Suivi pour les Masses Arabes. A l’échelle de notre peuple palestinien, nous appelons à la constitution au sein de l’OLP d’une instance suprême dont la raison d’être sera la libération des prisonniers, incluant les prisonniers de 48 par le biais du Comité de Suivi.


Prenons garde à ne pas exclure les prisonniers de 48

Nous appelons par ailleurs au lancement d’une campagne populaire et unitaire pour la libération des prisonniers en réaffirmant que les prisonniers de 48 sont au cœur de la question des prisonniers de la liberté, pas à la marge de celle-ci comme les considèrent l’Autorité Palestinienne et l’OLP. Les prisonniers palestiniens de 48 ne sont pas question israélienne interne mais question palestinienne et arabe par excellence. A cet égard, toute soumission au diktat israélien équivaut à un renoncement au droit palestinien et à un déni de ses sacrifices et de son histoire de lutte et de résistance.

Notre droit en tant que palestiniens  de 48 et en tant prisonniers de 48 ne saurait se soumettre à des considérations de « ligne verte » de conquête militaire ou à des considérations liées aux accords d’Oslo car il repose sur le droit du peuple palestinien dans son ensemble à sa liberté et à sa patrie.

Par ailleurs , les prisonniers de la liberté mettent en garde contre l’exploitation des  souffrances et des espoirs  des prisonniers et de leurs familles, exploitation qui apparaît au grand jour dans l’intention déclarée et répétée à souhait par  l’Autorité Palestinienne et l’OLP de libérer 123 prisonniers parmi ceux qui croupissent dans les prisons israéliennes depuis avant Oslo. Ce chiffre, annoncé officiellement, est une imposture dangereuse au double plan moral et politique parce qu’il exclut les prisonniers de 48 qui subissent dans les prisons non seulement les indicibles souffrances infligées par l’oppresseur mais aussi l’injustice de leurs « proches » de la direction palestinienne et des différentes factions de l’OLP qui, refusant encore de reconnaître leur lutte et leurs sacrifices, les considèrent comme différents et les marginalisent par rapport à la masse des prisonniers palestiniens. Alors que face à l’oppresseur nous restons inébranlables, face aux concessions  que fait la direction palestinienne au détriment de notre être et devenir, nous ne pouvons nous empêcher de ressentir de la peine.

Nous avons là une question politique dangereuse que la direction du peuple palestinien traite en refusant de reconnaître  comme siens des fils et à des filles de son peuple,  des militants dont elle dénie l’identité palestinienne et la participation à la lutte commune en en faisant les otages de considérations politiques israéliennes qu’aggrave encore l’odieuse coordination sécuritaire dictée par l’Etat occupant. Nous appelons à la cessation immédiate de cette coordination. Mais l’espoir en notre peuple reste grand car nul n’est plus apte que les masses populaires à mener à bien le projet de la liberté. Nous nous adressons au Haut Comité de Suivi pour les Masses Arabes pour que soient menées, aussi bien en son sein qu’au au sein des institutions concernée,  les actions suivantes :
1) La constitution d’une délégation officielle auprès du Président palestinien Abou Mazen afin de lui demander d’assumer sa responsabilité pleine et entière à l’égard des prisonniers de 48 et en premier lieu, les prisonniers qui ont passé près de trois décennies dans les prisons palestiniennes pour avoir rejoint la lutte libératrice de notre peuple. A cette rencontre et aux mesures qui suivront doivent participer de façon effective le Haut Comité de Suivi,  le Comité de Suivi des Affaires des Prisonniers et toutes les structures représentatives chargées de la question des prisonniers de la liberté.

2) Une démarche auprès des institutions israéliennes et en premier lieu, le Président d’Israël et le Ministre de le Justice afin d’exiger la libération des prisonniers de l’intérieur avec pour première mesure inaugurant la libération pour tous, une réduction de la durée de détention des prisonniers les plus anciens afin d’obtenir rapidement leur libération.

3) La tenue durant la Journée du Prisonnier, le 17 avril, d’un évènement national de masse durant lequel sera déclaré un programme d’action militante incluant des actions populaires locales et mondiales. Participeront à cet évènement, toutes les structures politiques, locales, de mobilisation des masses, incluant la  jeunesse, les étudiants et les juristes. Les familles des prisonniers, il va de soi, seront présentes.
Quand les masses unies sont en marche, la victoire et la libération des prisonniers lui appartiennent.

Les prisonniers de l’intérieur de 48, mars 2012 

Palestiniens de 1948 prisonniers d’Israël 

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