dimanche 5 février 2012

Sur son site, l'UMP stigmatise les «étrangers»



Sur son site, l'UMP propose des «questions de la semaine» stigmatisant les «étrangers». Les formulations sont aussi effarantes que les résultats.




«Pour lutter plus efficacement contre les actes de délinquance commis par une frange de la population qui a fait de la violation de la loi pénale son mode habituel de vie, doit-on expulser les étrangers auteurs de tels faits?» Non, vous n'êtes pas sur le site du Front national, mais sur celui de l'UMP, comme l'a repéré le blogueur Dadavidov. Dans larubrique «agir» de son site officiel, le parti présidentiel propose aux internautes de répondre à la «question de la semaine» - présentée comme un «sondage» - par «oui» ou par «non».

«Les réponses ne seront pas utilisées pour des propositions de loi, elles seront consultées à titre informatif», peut-on lire. En réalité, les questions sont très orientées et la réponse attendue est «oui». Les résultats avoisinent d'ailleurs les 90% de réponses affirmatives (cf capture ci-dessous). Exemple: «Endetté, le département de la Corrèze, présidé par François Hollande, doit-il geler les salaires de tous ses élus et faire ainsi preuve, comme l'Etat, de gestion saine et rigoureuse?».

Les thématiques choisies sont également orientées. Sur 20 questions, 5 concernent les «étrangers», dont trois sur les huit dernières questions.


Capture d'écran du site de l'UMP par Dadavidov.


Une deuxième:

Capture d'écran du site de l'UMP.



Une troisième:




Capture d'écran du site de l'UMP.



Une quatrième:


Capture d'écran du site de l'UMP.





Capture d'écran du site de l'UMP.


A l'UMP, on ne voit pas où est le problème. «Vous la trouvez choquante, cette question?», s'étonne l'attaché de presse de l'UMP, Ludovic Guillot. Ces «questions de la semaine» sont réalisées «par le service communication de l'UMP» «en fonction de l'actualité générale et de l'actualité de l'UMP, c'est-à-dire de nos réunions, nos conventions thématiques», nous explique-t-il. Le but? «Faire vivre le site». Et surtout mobiliser l'électorat de droite sur des thématiques bien tranchées, comme l'UMP le fait avec sa campagne contre le droit de vote des étrangers aux élections locales.

Plusieurs questions sont un appel du pied clair à un électorat très droitier:

- «Un moment solennel d’engagement doit-il être instauré pour permettre aux jeunes Français d’affirmer leur attachement à la France et se monter prêts à défendre ses intérêts et les valeurs universelles qu’elle porte?»

- «Etes-vous favorable à la proposition de Nicolas Sarkozy de faire du 11 novembre la date de commémoration de la Grande guerre mais aussi de tous les morts pour la France et ce sans suppression des autres commémorations?»


Pendant le quinquennat, les accusations de «lepénisation» de l'UMP se sont multipliées. Lors du débat sur l'identité nationale (novembre 2009-février 2010), du débat sur l'islam (mars 2011), ou encore lors dans la séquence qui a suivi le discours sur Grenoble (juillet 2010) et la circulaire sur les Roms. Des voix se sont même élevées à l'intérieur de la majorité (Hervé Gaymard, Yves Jégo, Jean-Pierre Raffarin, Rama Yade, ou encore Dominique de Villepin) pour dénoncer une «course après le Front national». Les incriminés s'en défendent.

«Je n'ai rien à voir avec le Front National, rien de commun avec le FN»
; «Jamais je n'aurai les théories, les thèses folles du Front national», se justifie Claude Guéant, régulièrement accusé d'employer le vocabulaire et les thèses du FN. «Il y a beaucoup de Français en attente de sécurité et de maîtrise de l'immigration. (...) Je parle de l'immigration parce que c'est un sujet qui préoccupe beaucoup les Français», a-t-il dit le 29 novembre sur RTL. «Si des électeurs du Front national trouvent que je réponds à leurs attentes, j'en suis content», a-t-il tout de même déclaré après ses attaques contre les étrangers en situation régulière.



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