mardi 14 février 2012

Sarkozy: la semaine du Grand Aveu du Président des Riches



C'était la semaine de toutes les semaines, celle du grand aveu. Nicolas Sarkozy devait nous expliquer pourquoi il n'était pas candidat le 29 janvier et pourquoi il l'est subitement devenu 10 jours plus tard.

Les urgences internationales n'ont pourtant pas évolué. Au contraire, la Grèce est en passe de sombrer. La crise s'aggrave, la récession est là.

Mais Sarkozy ne pouvait plus attendre.

Il grimaçait. « Si je vous le dit, vous ne viendrez plus demain », lança-t-il à un journaliste qui lui demandait pourquoi il ne s'était pas déclaré ce lundi.

Sarkozy était comme un renard traqué par des chasseurs médiatiques.


Quand l'UMP désavoue Sarkozy

L'Assemblée nationale a débuté l'examen du projet de loi de finances rectificative pour 2012. Et ce fut la catastrophe. Les députés UMP présents étaient insuffisants pour contrer le refus de la TVA sociale en Commission des finances. Quelle bourde ! Christian Jacob, le président UMP à l'Assemblée a dénoncé une « petite magouille » de Jérôme Cahuzac, président (socialiste) de la dite commission des finances. Ce dernier n'aurait pas prévenu qu'il fallait être là... Surtout, cet absentéisme illustre le désarroi qui règne à l'UMP. Pas moins de 189 amendements ont été déposés par la « majorité ». Les députés UMP pensent à leur réélection en juin prochain.Allocataires, salariés et fonctionnaires n'ont gagné qu'un modeste répit. Les 315 députés de l'UMP pourront voter en séance plénière.

En examinant le texte, Gilles Carrez, rapporteur UMP du texte, a aussi levé un sacré lièvre. Pour Sarkozy, le désaveu était plus grave encore. Contrairement aux explications confuses de Nicolas Sarkozy le 29 janvier (quand il annonça la mesure), réitérées dans la note gouvernementale présentée en Conseil des Ministres mercredi 8 février, l'allègement de charges patronales familiales profitera surtout aux services et « très peu à l'industrie ». Sacrilège ! Vendredi dernier, il s'est confié à quelques journalistes. Et son rapport sur le projet de loi est consultable sur le site de l'AN.

Si l'objectif de la réforme était de « favoriser la production française au détriment de la production importée », l'allègement de charges patronales ne bénéficiera que pour un quart à l'industrie. Sur les 13,6 milliards d'euros par an, seuls 3,2 milliards seulement seront au bénéfice de l'industrie, contre 8,3 milliards d'euros pour les services (dont 700 millions pour les activités bancaires!), 1,4 milliard d'euros pour la construction et 0,2 milliard d'euros pour l'agriculture.

Au passage, Gilles Carrez rappelle que nos voisins allemands taxent leur revenus fonciers et du capital à 26,4%, contre 15,5% en France (même après le modeste relèvement de 2 points de ce collectif).

Nicolas Sarkozy, qui aime les symboles, appréciera celui-ci, une plantade certes provisoire de sa mesure-phare du moment.


Sarkozy fait son petit show

Il était à Issy-les-Moulineaux ce lundi, pour inaugurer un bâtiment de l'état-major, le siège de la nouvelle Direction Générale de la Gendarmerie. On aurait pu croire que le déplacement était prévu de longue date. Il n'en était rien. Les invitations étaient parties précipitamment vendredi.

Devant un parterre de gendarmes plutôt gradés, Sarkozy s'est quand même félicité de son propre bilan. On n'écoutait plus. « En dix ans grâce à votre travail, policiers et gendarmes, le nombre de personnes mises en cause a progressé de 30%. Le taux d'élucidation, en 2002 il était de 26% (...) en 2011 il est de 40%, dans le même pays, avec les mêmes effectifs, il y a quand même des choses qui ont dû changer ». Ce satisfecit ne trompe plus personne tant les arnaques statistiques de la politique du chiffre sont connues de tous. Les atteintes aux personnes ne cessent de progresser. Et son ministre de l'intérieur lui-même a donné des consignes aux gendarmes afin qu'ils valorisent les « actions externes » et visibles.

« Je voudrais qu'on arrive à désintoxiquer la France de la dépense. On ne peut pas dans tout les domaines n'avoir à la bouche qu'un seul principe 'plus de dépenses, plus d'effectifs, plus d'impôts', ce qui à la fin fera moins d'emplois, moins de croissance et plus de problèmes à régler » a déclaré « Monsieur +172% ». En 5 ans, la gendarmerie a perdu 5.500 postes. Elle est revenu au niveau d'effectifs de ... 2002.

La réduction du nombre de fonctionnaires est aussi à rapprocher de l'augmentation du nombre de précaires dans la Fonction publique... Justement, le Parlement débat de la titularisation d'une fraction de ces CDD.

Une mauvaise nouvelle n'allant jamais seule en Sarkofrance, les Echos révélèrent que le Monarque envisageait de revoir le statut des fonctionnaires; ça fait partie du « paquet électoral » que le candidat peine à trouver.
« Selon plusieurs sources - démenties par l'Elysée -, le chef de l'Etat pourrait proposer une vaste réforme mettant fin au statut actuel - et à l'emploi à vie -pour les nouveaux recrutés de l'Etat. Les fonctionnaires en poste ne seraient pas concernés. En contrepartie, les rémunérations seraient revalorisées. »

En 2007 déjà, Nicolas Sarkozy avait sorti l'argument de la revalorisation des rémunérations de la fonction publique. Nous sommes prévenus. Vous êtes prévenus. 


Le stress, toujours.

Son premier ministre essaye de se rassurer. Dans une interview au Monde, il assure que « Rien n'est joué. Les sondages, les commentaires, tout cela va s'effacer dans les trois semaines qui précéderont l'élection derrière le face à face personnel entre les principaux candidats et les Français ».

Les votes se cristallisent en février, expliquait Valérie Nataf, pour TF1, lundi soir. Il était donc urgent de s'annoncer. Depuis des mois, le candidat inavoué sillonne la France aux moyens de l'Etat. Le camp Hollande s'en agace, et il a raison. Le Monarque abuse et sur-abuse. Il croit encore que les caisses élyséennes sont les siennes. Jet, caméras, estrades, imprimeries et petits fours, rien n'est trop beau ni trop grand pour assurer la réélection de l'apprenti Napoléon.

Nicolas Sarkozy a choisi son chemin: à droite toutes pour les premiers jours, peut-être une semaine. Puis il « élargira ». La démarche est à peine surprenante. Il n'a plus le choix. Ses croupières sont taillées de toutes parts, sur sa droite comme sur sa gauche. Nathalie Schuck du Parisien devine que la surprise de la semaine sera son déplacement ce jeudi, après un intervention télévisée la veille au journal télévisé de France 2 ou de TF1.

« Paré de son costume de candidat, Sarkozy effectuera son premier déplacement de campagne jeudi. Où ? Le secret est bien gardé. Une ville de montagne ? Un ministre croit savoir que le plateau des Glières, lieu de pélerinage annuel du président, a été envisagé. Mais plusieurs scénarios sont prêts pour ménager l'effet de surprise. »Petite satisfaction, Christine Boutin avait annoncé qu'elle jetait l'éponge, ce lundi sur TF1. Elle rallie Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait opportunément offert quelques gages conservateurs durant le weekend. Lundi soir, sur iTélé, Boutin reconnaissait des « négociations » avec Nicolas Sarkozy, « le président qui est candidat ».

Une vraie bourde, une de plus.

Pour marquer les esprits, Nicolas Sarkozy a prévu un « immense » meeting au Nord de Paris, à Villepinte. Ses conseillers promettent 60.000 à 80.000 participants. Ils stressent un peu, du coup, ils ont calé le meeting très tard, dans un mois. 80.000 personnes, c'est sans doute ce qu'il reste d'adhérents à l'UMP à jour de leurs cotisations.... Ils veulent y croire. « On se lance dans un sprint de deux mois pour renverser la vapeur. On va multiplier les visites de terrain, lancer des idées tous azimuts. Vous n’avez encore rien vu. »

Deux mois, pour effacer 5 ans de carnage. Rue de la Convention, au coeur du bourgeois XVème arrondissement, le Président des Riches finalise la composition de son équipe de campagne. Guillaume Lambert quitte l'Elysée où il gère déjà ces fameux déplacements du Monarque au sujet desquels l'équipe de campagne de François Hollande a saisi la Commission Nationale des Comptes de campagne. La catholique Emmanuelle Mignon a déjà quitté EuropaCorp, le studio de Luc Besson co-dirigé par l'ancien publicitaire Christophe Lambert, un autre sarkozyste.

A l'Elysée, Sarkozy épluche les sondages et n'y voit que son échec. Le constat est terrible.

Ami sarkozyste, prépare-toi.

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