vendredi 3 février 2012

Le Samu Social contraint de remettre à la rue des femmes isolées



Le désengagement financier du gouvernement envers des Groupements d’Intérêt Public (GIP) comme le Samu Social (115), contraint celle-ci a fermer aujourd’hui les portes de l’unique centre d’accueil d’urgence parisien réservé exclusivement aux femmes isolées.

L’hébergement d’urgence est en crise.

Contraint de remettre à la rue de plus en plus de personnes vulnérables, sans solution d’hébergement, le 115 fait face à des difficultés importantes. Des familles entières passent la nuit aux urgences des hopitaux parisiens. A Nantes, ce sont 18 familles sans domicile qui passent leurs nuits dans la rue. Au cours des trois derniers mois en Seine-Saint-Denis, les associations ont recensés 10 femmes seules et 16 enfants forcés de dormir dans la rue…

Le Samu Social est un Groupement d’Intérêt Public (GIP) dont le financement est géré à 92% par le gouvernement français. Celui-ci ayant statué pour une réduction de 24% de son financement, cela réduit les capacités de gestion de l’association de 2 000 nuités par jour et de près d’un quart, l’aide apportée par l’association aux plus démunis alors qu’il manque déjà 13 000 places d’hébergements d’urgence en région parisienne.

Devant l’urgence de la situation, le Collectif des Associations Unies (Fondation Abbé Pierre, Emmaüs, Secours catholique, FNARS, Enfants de Don Quichotte…) devait rencontrer hier le ministre du logement pour demander des financements suffisant dans le but de préserver l’hébergement d’urgence.

La loi finance 2011 marque un désengagement de 80 millions d’euros de l’Etat, destinés à l’insertion des personnes vulnérables et à la prévention de l’exclusion. Le collectif indique que les seuls fonds destinés à l’hébergement d’urgence ont baissés de 41 millions d’euros, et cette baisse devrait atteindre 64 millions d’euros pour le budget 2012.

A Paris, le Secours Catholique est aussi dans une situation de crise. Charlotte Niewiadomski, responsable hébergement d’urgence au Secours Catholique, a indiqué que des solutions de couchages ont dues être improvisées dans des salles de paroisses et que les bénévoles de l’association sont épuisés et ne savent plus quoi proposer.

Le Dr Xavier Emmanuelli, président fondateur du Samu Social, dénonce l’incompréhension du gouvernement face à l’urgence sociale dont l’objectif est de « maintenir des gens en vie ».

Benoist Apparu, ministre du logement, ne conteste pas la détresse des personnes dans des situations d’urgence mais il estime de son côté que l’hébergement hôtelier n’est pas satisfaisant à long terme. Il entend faciliter l’accès au logement plutôt que de pérenniser une situation qui implique une multiplication infinie des places d’hébergement. La réponse des associations est que ces projets fondés sur le long terme, ne doivent pas occulter les situations d’extrême urgence auquel il faut faire face dans l’immédiat.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire