mardi 14 février 2012

La Troïka est prête à saigner la Grèce à blanc



Des heures de fébrilité et puis rien, ou pire, le silence glacé qui précède la tempête. Les mesures draconiennes que la Grèce est en train d’affronter pour éviter le défaut de paiement ne sont aps considérées comme suffisantes par l’Union européenne, la BCE et le FMI.



Bien que les trois partis de gouvernement se soient engagés à trouver des fonds supplémentaires de 300 millions d’Euros, à coups de coupes dans les dépenses, au point de provoquer la démission du vice-ministre du Travail, syndicaliste et représentant du PASOK, les réactions de Bruxelles ont été pour le moins froides. “Un bon début, mais peut mieux faire”, tel a été le refrain seriné par les divers dirigeants, et, alors que durant toute l’après-midi, avait prévalu l’idée qu’on parviendrait à un accord dans la journée, finalement c’est l’hypothèse d’un nouveau report qui a prévalu, à la semaine prochaine.

Bref, trop peu de temps pour satisfaire les vampires, dans un pays réduit à la faim, où le chômage des jeunes atteint 48%, et voù on continue à sabrer les salaires et à réduire le nombre de fonctionnaires.Mais le coup final a été asséné dans la soirée par Angela Merkel, avec la prépublication d’une interview qui sera publiée demain par la quotidiano Passauer Neue Presse : « Certains mesures d’une urgente nécessité ont été acceptées sur le papier, mais restent en grande partie non encore réalisées », a-t-elle déclaré, « la dette publique doit être réduite à 120% du PIB d’ici 2020. De cette manière le pays aurait de nouveau une chance sur les marchés par ses propres forces », a-t-elle ajouté.

Selon la politicienne démocrate-chrétienne, la création d’un compte spécial pour la Grèce sur lequel bloquer une partie des prêts de l’UE et du FMI destinés à payer les intérêts de la dette – une idée avancée récemment par la France et l’Allemagne – servirait à « dire aux créanciers de la Grèce que le paiement de la dette se poursuivra de manière fiable. » Merkel a aussi exprimé de la compréhension pour les Grecs, durement frappés par les mesures d’épargne : « je sais que les réformes nécessaires amènent beaucoup de Grecs à se serrer la ceinture. Et je comprends que ceux qui n’ont personnellement été pour rien dans l’éclatement de la crise manifestent aujourd’hui pacifiquement. »

« La Grèce fait partie de l’Eurozone et nous tous »
, a conclu la Chancelière, réaffirmant son soutien à Athènes pour que celle-ci reste dans la monnaie unique –« nous espérons que les négociations en cours auront une issue heureuse. » « Une attitude d'aigrefins», selon le secrétaire du Parti de la refondation communiste italien Paolo Ferrero. « Le rejet de la proposition du gouvernement grec démontre que l’Europe se comporte comme une sangsue vis-à-vis de la Grèce. Ces messieurs sont en train de détruire tous les droits du peuple grec et ils sont en train de le mettre sur la paille. Nous appuyons entièrement le peuple grec et les syndicats qui ont appelé à deux nouvelles journées de grève. Il faut combattre la ligne européenne parce que, si elle passe en Grèce, elle conduira tout le continent au désastre, avec ses mesures de récession et anti-ouvrières. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire