vendredi 10 février 2012

France Lepénisée



Quand je me mis, mercredi, à la rédaction du billet linké en queue de ce cliché rendu noir & blanc, je ne pouvais décemment pas imaginer que le lendemain, le site d’un quotidien en ligne allait, dans le seul souci de faire le buzz – buzz uniquement destiné à écouler le maximum, si ce n’est la totalité de son édition-papier version magazine – allait disais-je, lever le voile sur deux immondes saloperies, deux propositions d’un « personnage » que, le 6 mai 2007, le peuple français eût grand tort de désigner, par la voie du suffrage universel, président de notre République.

Je répugne tant à citer son nom que oui, je m’empare du mot gaullien de « personnage ». C’est en effet par ce terme, afin de ne jamais le nommer, que, six jours avant le second tour de la présidentielle 1965, le Général de Gaulle qualifiait celui que les électeurs de ce pays avaient choisi de lui opposer, via le scrutin du 5 décembre.

Bref.

Jamais donc, je n’aurais pu imaginer que cet autre « personnage » irait jusqu’à braconner sur des terres si peu républicaines, ô combien extrêmes, de natures à mettre en péril la paix sociale, voire même la paix civile, en proposant aux citoyens de ce pays, en cas de réélection, un premier référendum sur les chômeurs et un second sur le droit des étrangers.

Cependant, une fois passé le choc et sa nausée, je dois en convenir : ces deux propositions ne sont, en définitive, qu’une suite affreusement logique, au billet que je rédigeais hier.
En fait, c’est juste une épouvantable accélération. Due à un phénomène électoral.
C’est en quelque sorte une validation complète, assumée, revendiquée, de la lepénisation.

La lepénisation, ce n’est ni un mythe, ni une chimère. C’est une réalité. Ou, pour reprendre le terme exact employé par la candidate de ce parti d’extrême-droite qu’est le Front national, c’est :
« structurel ».
De fait, puisque c'est devenu structurel, et que de surcroît tout le démontre, le temps n’a plus vraiment d’importance. 2012, 2017 ?
A moins que…

Ce « à moins que » sur lequel je m’attelais mercredi.
Je vous en soumets la lecture, tout en y ajoutant deux commentaires qui me sont venus en découvrant les malodorantes propositions référendaires dudit « personnage » :

1 – Le 22 mars 1988, quand François Mitterrand annonça que « Oui ! », il était candidat à sa propre succession, il justifia, en ces termes, sa décision :
« J’aperçois un risque pour le pays ».
Vingt et quatre années plus tard, ce risque est monstrueusement de retour. Et vous en connaissez parfaitement le nom.

2 – Je ne suis pas sûr que chacun se rende bien compte vers quelle effrayante campagne nous nous dirigeons désormais.

Sur ce, le billet en question est, comme je l’indiquais en liminaire, en lien sous ce noir & blanc.




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