samedi 25 février 2012

Le vote utile est une arnaque



Pour définir une dictature, il existe un critère « objectif » qui n’est contesté par (presque) personne : celui du parti unique. La démocratie étant elle-même (et à tort, dirons certains) définie par le pluralisme des opinions qu’elle est censée garantir, elle permet au peuple, par le biais d’élections libres et non truquées, de se choisir des représentants ayant différentes opinions mais qui fonctionnent ensemble à travers un dialogue constructif dans l’intérêt général. Des contre-pouvoirs sont également institutionnalisés pour éviter les abus de pouvoir, qui sont de nature législative, exécutive ou judiciaire, et auxquels s’ajoute la presse.

Chômage de janvier : un «ralentissement de l'augmentation»



Egal à lui-même et adepte de la méthode Coué, Xavier Bertrand trouve toujours le moyen de glorifier «le résultat des efforts déployés» par le gouvernement. 14.000 chômeurs en plus au lieu des 30.000 habituels, c'est en effet une grande victoire ! Il ne lui reste plus qu'à trouver un emploi durable et correct à 5 millions de Français.

Décortiquer la note mensuelle de la Dares/Pôle Emploi ? On ne s'en lasse pas... D'autant plus que ce mois-ci, si on la compare avec celle du mois précédent, on détecte des différences inexpliquées sur les chiffres de décembre 2011.

En effet, selon la note de janvier, en décembre 2011, il y avait 2.874.500 chômeurs de catégorie A en métropole.
Sur celle de février, dans la colonne de décembre 2011, ils ne sont plus que 2.848.300 !?! Et en janvier 2012, ils sont 2.861.700, soit moins qu'en décembre… Allez comprendre !

vendredi 24 février 2012

Les étudiants étrangers toujours en colère contre Guéant




Aucun effet si ce n’est – celui recherché ? – d’avoir affaibli la contestation : dans une lettre ouverte mise en ligne sur Mediapart (*) , les étudiants étrangers, réunis dans le Collectif du 31 mai, interpellent Claude Guéant pour lui faire savoir leur insatisfaction à l’égard des modifications apportées par le ministre de l’intérieur, le 12 janvier 2012, à sa circulaire contestée du 31 mai 2011.

Pour eux, dans leur vie de tous les jours, rien n’a changé. Plutôt que de «lever les malentendus», le nouveau texte a accru la confusion auprès des services de l’État supposés réexaminer leurs dossiers. Les premiers résultats sont jugés largement insuffisants : une cinquantaine de régularisations sur plusieurs centaines de demandes en suspens.

Une image excellente pour l’Espagne



Depuis 1995, le Parti Populaire – la droite d’origine franquiste – gouverne la région de Valence, située au sud de la Catalogne. Ces dix-sept ans ont été une véritable orgie de corruption qui a vidé les caisses publiques. L’arrivée de la crise économique, aggravée par le fait que l’agence Moody a rétrogradé les titres de crédit de cette communauté à la catégorie “ junk bond ” (titres pourris) a mis le gouvernement dans une situation impossible, car il ne peut plus cacher la faillite en continuant à s’endetter, comme il l’avait fait jusqu’ici. La situation est tellement critique que le gouvernement ne peut même pas payer les factures d’électricité et les élèves doivent amener des couvertures en classe pour se protéger contre le froid de l’hiver. Et quelle est la réponse du pouvoir de la démocratie espagnole aux étudiants et élèves qui réclament le droit à une éducation convenable ? Très simple: la matraque.- Tlaxcala

DANGER: policier en liberté ! - Juan Kalvellido, Tlaxcala

En réponse à des journalistes qui lui posaient des questions sur les violentes charges policières de Valence, Mariano Rajoy a fait un appel à la “ sérénité et la responsabilité de tous ” pour qu’on évite de donner “une image qui n’est pas celle de notre pays ”. Le Premier ministre a voulu faire une déclaration institutionnelle équilibrée à laquelle on peut faire quelques objections.
Tout d’abord, les incidents de cette semaine à Valence ne sont pas l’effet sporadique de caprices d’adolescents “ difficiles ” voulant s’amuser. Les élèves (et leurs enseignants et leurs parents) du Lycée Lluís Vives manifestent pour protester contre les très dures coupures budgétaires dans l’éducation décidées par le gouvernement local et par le gouvernement national, tous les deux dirigés par le Parti Populaire de Rajoy.

Hugo Chavez, un homme à abattre



Un homme à abattre … Cette expression évoque de mauvais souvenirs pour les Burkinabè. Pourtant, il ne s’agit ni de Thomas Sankara ni de Norbert Zongo, ni même d’un Africain. L’homme dont il est question est l’actuel Président du Venezuela, Hugo Chavez. La majorité de la presse occidentale le diabolise. Il est qualifié de dictateur fou, de clown sinistre, de « populiste belliqueux », on l’accuse d’antisémitisme et d’ « anti-américanisme primaire ». On lui reproche de censurer les médias de l’opposition. On blâme sa politique économique, la nationalisation du pétrole vénézuélien, la criminalité en hausse dans son pays, ses amitiés sulfureuses avec Amadjinedja d’Iran ou le Hamas palestinien. Tout est bon pour le discréditer. Pourtant, son combat a produit des résultats dont peuvent s’inspirer bien de peuples. C’’est peut-être à cause de cela qu’il dérange certains milieux.

Trop !



Jamais dans l’histoire européenne, en dehors de périodes d’occupations étrangères, un pays n’a subi un tel diktat provenant de l’extérieur. Les plans drastiques d’austérité imposés à la Grèce par ce qu’on appelle la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds Monétaire international) sont ratifiés quasi dans l’immédiat par une majorité de parlementaires qui y sont contraints.

Ce phénomène inquiétant ébranle des principes de base de la vie commune. Le premier étant la souveraineté, le second le processus démocratique de décision, le troisième est la solidarité.

Le singe souterrain



Je reçois quasiment des lettres de menace sur mon site. Ça n’a rien de grave. Seulement des gens qui viennent d’arriver dans ce bas-monde et qui « savent bien des choses ».

Quand les États fonctionnent aux mensonges, quand les écoles sont nébuleuses, quand personne ne connaît un tant soit peu l’Histoire, tout est un peu tordu, falsifié.

C’est foutu jusque dans les entrailles d’un rat.

Alors, on vit comme des rats.

L'indemnisation du chômage en Europe



Sur la base de chiffres OCDE et Eurostat datant de 2009, Le Figaro a établi quelques comparaisons entre six pays. Instructif.

Voir l'infographie ici...

Parmi ces données, nous avons retenu les six points suivants :

Durée d'indemnisation maximum
Danemark : de 2 à 4 ans
France : 2 ans (3 ans pour les + 50 ans)
Espagne : 2 ans
Allemagne : 1 an
Italie : 8 mois
Royaume-Uni : 6 mois

Ce n'est pas le RSA qui créé des emplois




Que d'inepties ne faut-il pas entendre en cette période électorale ! Entre Nicolas Sarkozy qui assimile les RSAstes à des délinquants et François Bayrou qui s'imagine que le RSA créé des emplois, on est mal barrés.


Hier, sur i>Télé, le candidat du Modem a dit : «La puissance publique doit faire ce qu'elle peut pour que les gens retrouvent un travail. Je vais discuter avec Martin Hirsch du RSA, nous devons l'améliorer pour qu'il réintègre davantage les gens sur le marché du travail».

S'il avait été sensé et volontariste, François Bayrou aurait pu dire : "La puissance publique doit tout mettre en œuvre afin de générer des créations d'emplois". Mais non : c'est aux gens de «retrouver un travail» et au RSA de «réintègrer davantage les gens sur le marché du travail» alors qu'il manque 5 millions d'emplois en France. Ou il fait exprès d'ignorer que la création d'emplois ne dépend ni du RSA, ni de Pôle Emploi mais bel et bien d'une volonté politique et de choix économiques, ou il est vraiment à côté de la plaque.

Emploi : le bilan négatif du président sortant



Nicolas Sarkozy peut-il défendre son bilan sur l'emploi ? Mission impossible, estime L'Expansion.

Avant d'intervenir au journal de 20 heures de France 2 mercredi soir, Nicolas Sarkozy avait prévenu via son compte Twitter qu'il parlerait de l'emploi. En fait, il fallait comprendre "travail" et même "valeur travail", qu'il oppose à l’"assistanat".

Le président candidat a ainsi proposé de supprimer la prime pour l'emploi afin de revaloriser les bas salaires. Une façon d'amender la TVA sociale, à ce jour principale mesure de son programme, qui doit créer des emplois mais aussi en détruire à cause de son effet direct sur les prix. A l'inverse, il entend faire travailler les bénéficiaires du RSA 7 heures par semaines en échange de leur allocation. Enfin il annonce, s'il est élu, qu'il supprimera les retraites chapeau et les parachutes dorés pour les dirigeants des grandes entreprises. Reste que ce positionnement sur la "valeur travail" lui permet d'éviter de devoir seulement défendre son bilan sur l'emploi. Une mission impossible...

mercredi 22 février 2012

« La Grèce doit se rebeller face à la Troïka et suspendre le paiement de sa dette »



Eric Toussaint, docteur en sciences politiques et président du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) est membre de la Commission d’audit intégral sur le crédit public en Equateur (CAIC) dont l’action a abouti à la suspension de paiement d’une partie de la dette équatorienne. Pour lui, la Grèce doit arrêter de payer la dette et doit se rebeller face à la Troïka composée de la Banque centrale européenne, du FMI et de la Commission européenne sans quoi elle s’enlisera dans une récession permanente. 

Comment caractérisez vous le moment que traversent plusieurs pays de l’Union Européenne (UE) qui comme la Grèce ont des dettes publiques énormes ?


On peut comparer leur situation avec celle de l’Amérique latine au cours de la seconde moitié des années 1980.

Pour quelles raisons ?

L’explosion de la crise de la dette en Amérique latine a eu lieu en 1982. La crise bancaire privée a éclaté aux Etats-Unis et en Europe en 2007-2008 et s’est transformée à partir de 2010 en une crise de la dette souveraine causée notamment par la socialisation des pertes des banques privées |1| et par la réduction des recettes fiscales provoquée par la crise. Dans le cas européen comme latino-américain plusieurs années après l’éclatement de la crise, on se trouve dans une situation dans laquelle les créanciers privés et leurs représentants réussissent à dicter des conditionnalités à tous les gouvernements. Ils font pression sur ceux-ci pour qu’ils mettent en place des politiques brutales d’ajustement qui se traduisent par une réduction des dépenses publiques et une réduction du pouvoir d’achat de la population. Cela conduit les économies à une situation de récession permanente.

Le rapport du contrôleur général: enquête sur la France enfermée



Faire respecter les droits fondamentaux de la personne humaine dans des lieux où ils sont parfois négligés, oubliés, voire niés. C’est le défi quotidien de l’équipe de Jean-Marie Delarue, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). Une gageure ? Plutôt une tâche ardue, à la lecture du rapport annuel 2011 du contrôleur général, épais document de 326 pages rendu public ce mercredi 22 février, et dont Mediapart a pris connaissance.

Une trentaine de personnes (magistrats, policiers, gendarmes, médecins, cadres pénitentiaires, hauts fonctionnaires) constituent l’équipe pluridisciplinaire du contrôleur général, qui est opérationnelle depuis juin 2008. Le travail est intense.

Maroc : Le Mouvement du 20 février, une année de combat et d’espoir



Une année déjà ! Une année chargée de luttes, de sacrifices et surtout d’espoir. Espoir de voir enfin le Maroc débarrassé du joug du Makhzen, de la torture, de la corruption, de l’ignorance et de la misère.

Une année de marches dans la dignité ! Hommes, femmes et enfants marchent des heures durant à travers tout le Maroc, soudés et unis par cette foi inébranlable dans une société meilleure. Par ce mouvement, les masses opprimées s’opposent obstinément à un système archaïque, sclérosé et figé qui les opprime. Ni la nouvelle constitution octroyée par le Palais, ni les élections législatives organisées par le Ministère de l’intérieur, ni le départ des islamistes d’Al Adl Wal Ihsane ( Justice et bienfaisance) des rangs du Mouvement du 20 février n’ont pu arrêter ces marcheurs de la dignité. Répartition équitable des richesses, démocratie, dignité etc. exigent les contestataires. « Vive le peuple, à bas le Makhzen », « à bas la dictature »scandent à l’unisson et sans relâche les manifestants. Ce cri collectif jaillit des décennies d’esclavage social, d’humiliations et de frustrations.

Pas explosion des dépenses mais baisse des recettes



Un meeting a lancé l’audit citoyen de la dette à Marseille. Une opération parmi d’autres d’une manifestation à l’envergure nationale… dont le travail de fourmi n’est pas sans rappeler celui mené à l’occasion du référendum européen en 2005.

Un vrai succès du meeting pour un audit citoyen de la dette organisé ces derniers jours au théâtre Toursky à Marseille. Même si tout reste à faire, comme l’a expliqué Anne-Marie Alary, membre du collectif pour un audit citoyen (CAC) des Bouches-du-Rhône : « il faut y aller, monter des CAC dans sa ville, son quartier, son lieu de travail. Nul besoin d’être un expert mais il faut se former et s’informer. » Ce sont pourtant des « experts » qui sont intervenus à la tribune : du collectif pour abolition de la dette dans les pays du tiers monde (CADTM), militant d’Attac, syndicaliste à la CGT Finances… Mais tous ont cependant montré à quel point le sujet était pourtant accessible.

Front national: voyage dans l'ordinaire raciste




Les 10 et 11 septembre 2011, la journaliste Claire Checcaglini était aux universités d'été du Front national, à Nice. Comme de nombreux journalistes. A la différence qu'elle était de l'autre côté. De celui des militants frontistes. Celui de la soirée de gala à huis clos. Celui d'où rien ne doit sortir. C'est en fait durant huit mois, de mai 2011 à janvier 2012, que cette journaliste a infiltré le Front national et gravi les échelons du parti. «Puisque le Front avance masqué, j’avancerai masquée moi aussi», dit-elle. Elle s'appelait Gabrielle Picard, nouvelle adhérente venue «pour Marine». Une immersion pour rendre compte de ce que le parti de Marine Le Pen ne laisse pas voir. Ce que les médias ne parviennent pas forcément à raconter.

Le courage d’un homme encore indispensable



Le président Hugo Chavez vient d’annoncer qu’il doit être à nouveau opéré d’une "lésion de 2 cm" dans la zone où on lui enleva, en 2011, une tumeur cancéreuse. Mauvaise nouvelle pour les militants...

La révolution bolivarienne a été et est, à un moment historique donné, la rencontre d’un homme, de conditions objectives et subjectives ("caracazo" 1989, 3000 morts...) , d’un mouvement populaire en développement....Chavez a donné à cette réaction populaire à la répression, par un président social-démocrate, du peuple soulevé contre la misère, un contenu idéologique de radicalisation progressive et un débouché politique : la contestation du "néo-libéralisme"...Peuple et leader se sont mutuellement "radicalisés"...

À l’opinion publique internationale : la vérité sur la Grèce



Cet appel a été lancé par Mikis Theodrakis le dimanche 12 février 2012, lors de la grande manifestation place Syntagma à Athènes, durant le débat parlementaire sur l'adoption du nouveau Mémorandum imposé par la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI) à la Grèce. Lorsque Theodorakis, 86 ans, et Manolis Glézos, 90 ans, ont demandé aux policiers de l'uinité spéciale anti-émeutes MAT de pouvoir s'adresser à la foule depuis les marches du Parlement, la seule réponse de ces derniers a été un tir tendu de gaz lacrymogènes s'apparentant à une tentative de meurtre. Voilà comment on traite dans ce pays "entrokaïsé" des hommes qui, au Japon, seraient honorés comme "trésors nationaux vivants"-Tlaxcala


Gazés ! Theodorakis (à g.) et Glézos (à dr.)


Un complot international est en cours, visant à mener à terme la destruction de mon pays. Les assaillants ont commencé en 1975, avec comme cible la culture grecque moderne, puis ils ont poursuivi la décomposition de notre histoire récente et de notre identité nationale et aujourd’hui ils essaient de nous exterminer physiquement par le chômage, la famine et la misère. Si le peuple grec ne se soulève pas pour les arrêter, le risque de disparition de la Grèce est bien réel. Je la vois arriver dans les dix prochaines années. Le seul élément qui va survivre de notre pays sera la mémoire de notre civilisation et de nos luttes pour la liberté.

Formation des chômeurs : Nicolas Sarkozy, roi de l'improvisation



Diviser pour mieux régner, telle est la constante. Par le biais de son premier sinistre, not’ président-candidat a fait savoir ce matin qu'il souhaite affecter les 30 milliards de la formation professionnelle à destination exclusive des chômeurs… au détriment des salariés.

Déshabiller Pierre pour habiller Paul, c'est ce que Nicolas Sarkozy fait depuis cinq ans. Changer d'avis comme de chemise au gré des opportunités aussi.

Quand on manque de vision, on improvise. C'est ce à quoi nous assistons.

mardi 21 février 2012

Contrairement à son petit frère, Guillaume Sarkozy aime les chômeurs



Des chômeurs indemnisés ont été démarchés par Malakoff-Médéric. Au programme : un accompagnement à la recherche d'emploi, mais aussi une aide à la complémentaire santé. Comment Malakoff-Médéric s'est-il procuré leurs coordonnées ?


Ils ne sont ni clients ni adhérents de ce grand groupe spécialisé dans les assurances complémentaires (retraites et autres…) dont Guillaume Sarkozy, frère aîné du président, est délégué général depuis 2006. Ils ont pourtant reçu une lettre l'invitation personnalisée à une journée d'information sur «l'insertion professionnelle des non cadres» et «les aides à la complémentaire Santé», ainsi qu'un coupon-réponse leur demandant s'ils souhaitent y participer.

Thierry Gaubert, un homme du Président cerné par le fisc et Tracfin



L’horizon judiciaire n’est pas près de s’éclaircir pour Thierry Gaubert. L’ami et ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy est déjà dans l'attente d’un jugement pénal dans le scandale immobilier du “1 % logement” et mis en examen pour « recel d’abus de biens sociaux » et « subornation de témoin » dans l’affaire Takieddine. Au cœur d’un divorce avec la princesse Hélène de Yougoslavie qui lève le voile sur quelques secrets de la République, il est aussi, depuis peu, dans la ligne de mire du fisc et de Tracfin, le service anti-blanchiment du ministère des finances.

Sarkozy s'invente en candidat «anti-élites»



Une campagne «du lundi matin au dimanche soir», «une prise de risque par jour», l’émergence de «nouveaux concepts» pour forcer François Hollande à se positionner, avait-on promis à l’Elysée. Nicolas Sarkozy, nous disait-on, ne va pas se cantonner à trois ou quatre thèmes, comme prévu initialement, mais déclinera finalement «énormément de propositions», comme en 2007. Lui-même ironisait, sur TF1 lors de sa déclaration de candidature, le 15 février, à propos du meeting de François Hollande, à Rouen : «C'était une longue litanie contre moi. Y a pas des idées à mettre sur la table ?» «Dimanche à Marseille, j’ai des choses à dire (aux Français)», avait-il prévenu.

lundi 20 février 2012

Et si monsieur Guéant n’était pas que raciste ?



En écoutant les paroles du ministre de l’intérieur j’ai tout d’abord été, comme (presque) tout le monde, scandalisé par de tels propos. Pas tant par le fait qu’il ait ce genre d’idées non, ça chacun s’en doutait, mais plutôt par celui qu’il ose les exprimer si ouvertement. Cela dit quelque chose d’important sur notre époque, et si j’osais sur notre « civilisation ».

Car derrière ces considérations politiciennes se cache un problème plus grave, que j’ai déjà évoqué ailleurs : celui de la décadence de cette civilisation. Car si effectivement peut-être toutes les civilisations ne se valent-elles pas, peut-être aussi les « meilleures » ne sont pas celles que l’on croit. Si on se penche un peu sur l’histoire de la « civilisation occidentale », (il faut l’envisager comme l’entend monsieur Guéant), on s’aperçoit aisément qu’elle s’est largement construite sur des « valeurs » (cette notion chère à notre président qui les énonce bien à propos quelques jours après cette polémique et quelques jours avant sa déclaration de candidature) différentes des autres civilisations, à savoir l’impérialisme et ces fameuses racines « judéo-chrétiennes ». Ces « valeurs » sont en quelque sorte le socle d’une idéologie supérieure qui justifie ses actions de cette manière, afin qu’on ne se doute pas que ce qui se cache derrière est en réalité l’individualisme et le profit, c’est-à-dire le capitalisme.

samedi 18 février 2012

Un sarkozyste doit être nommé à la tête de l'Insee



C’est une promotion qui va faire scandale. Selon nos informations, Nicolas Sarkozy s’apprête à porter à la tête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) l’un de ses proches, Jean-Luc Tavernier. Il a été de 2007 à 2010 directeur de cabinet d’Eric Woerth, à l’époque ministre du budget.

En pleine campagne présidentielle, la promotion à ce poste d’un ultra-sarkozyste risque d’alimenter la controverse pour une double raison : parce qu’elle contrevient aux engagements d'impartialité pris par le chef de l’Etat, mais en permanence écornés ; parce que la place de l’Insee dans la vie économique française et son statut d’indépendance devraient d’autant plus exiger que cette maison soit dirigée par un haut fonctionnaire reconnu pour son indépendance et son impartialité.

Sarkozy à Marseille en 2007: un meeting à 333.538 euros



Dimanche, pour le premier des «Sarko shows» géants, programmé au parc Chanot de Marseille, l'UMP promet de ridiculiser le Bourget de François Hollande. En 2007, c'est dans cette salle que le champion de la droite avait livré son dernier discours de campagne, 72 heures avant le premier tour. A l'époque, le coût de l'opération avait atteint 333.538,22 euros. Comment brûler tant d'argent en si peu de temps ? Pour comprendre, Mediapart publie en exclusivité les factures du meeting de 2007, enfouies dans le compte de campagne de Nicolas Sarkozy – 27 cartons en tout, déposés sur les bureaux de la CNCCFP (la commission nationale chargée de contrôler les dépenses et recettes de tous les candidats). 


vendredi 17 février 2012

vie & vicissitudes d'un chômeur



Peu importe, me semble-t-il, la profession que j’exerce. Peu importe, car nous sommes (désormais) soumis, peu ou prou, aux mêmes règles, celles qui, petit à petit, se sont imposées, celles inhérentes à un monde que l’on nous vend et vante à longueur de journées, un monde qui ne connaît plus qu’un seul mot : compétitivité. Ce mot est d’une extrême importance car il aura bouleversé totalement les conditions de travail des salariés (conditions, dont on ne parle quasiment jamais) quand ce n’est pas la « valeur travail » elle-même. Et ça ne vaut pas que pour le secteur privé. Ainsi, en matière de Police – par exemple – il est moins demandé de « protéger et servir » que de « faire du chiffre ». Il en va des bonnes statistiques de la délinquance.

les chômeurs ne sont pas des assistés



Nicolas Sarkozy laisse entendre que les chômeurs le sont parce qu'ils ne veulent pas travailler. Un thème porteur électoralement, notamment du côté de l'extrême droite, mais qui ne reflète pas la réalité.

Nicolas Sarkozy, désormais candidat à sa réélection, veut changer la logique des droits et devoirs des demandeurs d'emploi. En les obligeant à se former à un métier en tension et à accepter ensuite la première offre correspondant à cette nouvelle qualification. "L'assistanat n'a pas sa place" en France, a déclaré le chef de l'Etat sur TF1 mercredi soir. "La solidarité pour ceux qui ne peuvent pas travailler. La formation ou l'emploi pour ceux qui ont la force de travailler. Le travail, c'est une valeur centrale", a-t-il poursuivi.

L'austérité ou la vie



jeudi 16 février 2012

Peltier, le bébé Buisson de l'UMP et de l'Elysée




«Un passé lourd peut devenir tête de gondole. En ce moment, ce CV pas évident pourrait être très utile. C'est juste mathématique. Regardez les sondages, il y a un désir de capter ou retenir des électeurs du FN.» En quelques phrases, l'entourage d'un ministre nous explique que l'ascension de Guillaume Peltier ne doit rien au hasard. Ancien des jeunesses Front national, ex-bras droit de Philippe de Villiers, à l'UMP depuis 2009, ce jeune homme de 35 ans est aujourd'hui présenté comme le «Monsieur Sondages» ou encore «la nouvelle boîte à idées» du parti présidentiel.

Le patronat entre en campagne pour Sarkozy



Le Medef a présenté hier ses propositions en vue de la campagne présidentielle. Règle d'or, baisse des charges patronales, relèvement de l'âge de départ à la retraite, dégressivité de l'indemnisation chômage… un cahier de doléances qui colle sans ambiguïté au programme de l'UMP.

Laurence Parisot est entrée mardi dans le débat présidentiel en présentant les priorités du Medef pour le prochain quinquennat. Les entreprises ont plus que jamais besoin de "respirer", selon la patronne du Medef, afin de retrouver leur compétitivité. Ce programme 2012, baptisé "Besoin d’aire" (avec un e car "les entreprises ont cette fois-ci besoin de nouveaux horizons, de nouvelles frontières, besoin de conquérir", dit-elle), formule une vingtaine de propositions qui, pour la plupart, sont dans la lignée du programme de l'UMP et de son candidat Nicolas Sarkozy.

Saint-Valentin : des câlins au Pôle Emploi




En réponse aux “valeurs” chargées de haine et de régression sociale exprimées par le candidat Sarkozy dans son magazine préféré, des chômeurs et des précaires ont offert une tournée générale de bisous aux agents d'une agence parisienne. Reportage.

Tel était le mot d'ordre : «Des chômeurs feront des câlins aux agents de Pôle Emploi, victimes les uns comme les autres de la casse du service public de l'emploi. Les précaires salariés et les chômeurs sans salaires se feront des câlins. Aimons-nous, cajolons-nous, unissons-nous contre ce système qui voudrait nous diviser.»
Aussitôt dit, aussitôt fait.

Vivre sans argent : elle le fait !



Vivre sans argent ? Bien sûr que c’est possible, et vivre bien même. Et c’est possible aujourd’hui, sans faire vœu de pauvreté. La preuve : Heidemarie Schwermer le fait depuis quinze ans en Allemagne.

Un film, Living without money, de la Norvégienne Line Halvorsen retrace le parcours de cette ancienne prof, mère de deux enfants, qui a un jour décidé de s’alléger du matériel et de faire de sa vie une expérience étonnante.

... Portrait-robot du président élu en mai 2012.



An 2005 : le peuple de France, seul contre ceux qui l’informent, le guident, le conseillent, lui expliquent, a voté« non » et rejeté ainsi le Traité Constitutionnel Européen (TCE). Serge July, qui fut maoïste avant de pervertir le journal de Jean-Paul Sartre, en pondit un édito rageur à la limite de l’insulte des lecteurs/électeurs. L’effet boomerang blessa Libération et il fallut en appeler à un Rothschild pour arrêter l’hémorragie.
Car, la rue, monsieur, la rue…


Parfois la rue ridiculise les sondeurs, les analystes, les politologues, les économistes, les spécialistes, les pédagogues, les éditorialistes, le JT de 20 H, la droite musclée et même la gauche molle. Tous lui expliquent ce que sera son vote, tous l’invitent à en accepter la fatalité, tous travaillent à rendre leur pronostic incontournable.

Pourquoi Sarkozy se positionne très à droite ?



Une élection présidentielle se gagne au centre dit la tradition et c’est d’une certaine façon ce qui fut la stratégie de Sarkozy mais après son élection de 2007 quand il instaura « l’ouverture ». Sur ce point comme sur tant d’autres ce fut l’échec : le PS devait être K.O. et il est devenu président du Sénat pour la première fois de l’histoire !

Le marketing politique

Depuis 20 ans, surtout pour un président sortant, les décisions sont celles de l’industrie du marketing politique dont personne ne parle alors qu’il peut inciter Hollande à maigrir, et Eva Joly à enlever ses lunettes, éléments dérisoires de stratégies plus cruciales. Un président a, avec lui, les instruments du pouvoir pour analyser la réalité, en plus du marketing industriel, et son opinion n’intervient qu’à la marge pour fixer une ligne. Depuis longtemps, je demande que la gauche propose une loi pour rendre obligatoire la publication de TOUS les sondages, pas seulement les dérisoires intentions de vote, mais l’ensemble de cette information qui aide à connaître l’évolution de la réalité pour se faire une opinion. Sur les routes, il existe des panneaux pour prévenir les automobilistes. En politique seuls les dirigeants connaissent les panneaux en question et nous laissent dans le brouillard. Autrefois, les repères politiques étaient historiques ; aujourd’hui le chamboulement des opinions est permanent. Nous avons des exemples qui montrent l’extrême rapidité de la montée du racisme en Italie ou en Espagne. Connaître la réalité, ce n’est pas pour s’y conformer : à présent PERSONNE n’est conservateur, tout le monde veut changer la dite réalité, d’où l’importance de ceux qui l’étudient !

mercredi 15 février 2012

Bahreïn : la révolution que l’on ne veut pas voir



Qui a déjà entendu parler du Printemps de la Perle ? Le 14 février 2011, des milliers de citoyens bahreïniens se sont rassemblés sur cette place de la capitale Manama. De confession chiite, comme 65 % de la population de ce minuscule royaume de 550 000 nationaux, les manifestants exigent du pouvoir sunnite des élections libres et la fin des discriminations à leur égard. "Il régnait, lors des manifestations, une atmosphère pacifique de carnaval", se souvient Said Boumedouha, chercheur spécialiste de Bahreïn à Amnesty International, présent à l’époque sur la place de la Perle.

Images d'un pays qu'on étouffe



Les amateurs d'euphémismes apprécieront :

Malgré l'adoption d'un nouveau plan de rigueur dimanche soir, la population ne croit plus guère à une solution proche.
C'est à peu près tout ce que l'on trouve aujourd'hui sur ce qui se passe en Grèce en première page "Actualité" d'un quotidien proche de l'UMP...

mardi 14 février 2012

Attaque généralisée sur les libertés


Caged

Si les révolutions arabes pouvaient donner l'impression d'un vent de liberté dans les bastions les plus fermés des dictatures orientales, les dernières nouvelles du monde ne sont pas bonnes du tout pour les amateurs de libertés. Démonstration des changements discrets et généralisés que nous subissons.

Difficile de dire quand le mouvement a vraiment commencé, mais l'on peut considérer comme fait marquant et sorte de go dictatorial le Patriotic Act voté aux États-Unis suite au 11 septembre. Cette date a été l'occasion pour tous les dictateurs en herbe de serrer la vis de la démocratie avec une très belle excuse : lutter contre le terrorisme. Il est clair que ce n'ai qu'un prétexte, car le système Échelon, grandes oreilles des États unis sur toutes les communications de la planète était souvent justifié par un besoin de se défendre contre des attaques terroristes. Or, il se trouve que l'attaque du 11 septembre n'a pas été empêchée par les écoutes d'Échelon, bien au contraire, si ce système s'est avéré redoutable pour des missions pour lesquelles il n'était pas prévu (comme, par exemple, espionner les communications d'Airbus afin de donner l'avantage à Boing sur de juteux contrats commerciaux), il s'est révélé incapable de repérer les échanges des terroristes. Comme toujours ce genre de loi et d'outil ne protège pas le peuple d'individus malfaisants, mais les expose à toutes sortes de dérives politiques et démocratiques. Lesdits malfaisants étant très bien renseignés, ils évitent les pièges de ces systèmes et lois, ce qui n'est pas le cas du citoyen lambda.

Regarde les gouvernements tomber



«Nous vivons sous une dictature économique. Et la Grèce est le laboratoire où l’on teste la résistance des peuples. Après nous, ce sera le tour des autres pays d’Europe. Il n’y aura plus de classe moyenne.» Andréas citoyen grec.

Après les gouvernements italien, grec, espagnol, irlandais, portugais…au tour du gouvernement roumain de se faire seppuku, sous l’insistance énervée d’un peuple crevant la gueule ouverte et pas loin de regretter le père Ceausescu et sa mère UBU.

Nouveau traité MES, l’Europe sourde aux réclamations des peuples


impasse des souhaits


Le 2 février dernier, les ministres des finances de la zone euro ont signé la nouvelle mouture du traité instituant le Mécanisme Européen de Stabilité. Qu’en est-il de cette révision ? Quels sont les changements apportés ? Vont-ils dans le sens des revendications exprimées dans notre précédent article sur le MES ?

Malheureusement, la nouvelle version du traité ne prend pas en compte les nombreuses critiques formulées par les peuples de différents pays |1| depuis l’approbation du premier traité en juillet 2011. Différents changements ont pourtant été apportés au texte. Certains auxquels on s’attendait suite aux informations circulant sur la toile, comme la date d’entrée en vigueur anticipée d’un an (juillet 2012 au lieu de juillet 2013), et d’autres encore plus lourds de sens, comme ceux exposés ci-dessous |2|.

Sarkozy: la semaine du Grand Aveu du Président des Riches



C'était la semaine de toutes les semaines, celle du grand aveu. Nicolas Sarkozy devait nous expliquer pourquoi il n'était pas candidat le 29 janvier et pourquoi il l'est subitement devenu 10 jours plus tard.

Les urgences internationales n'ont pourtant pas évolué. Au contraire, la Grèce est en passe de sombrer. La crise s'aggrave, la récession est là.

Front national: notre contre-argumentaire



Comment évaluer le projet du Front national ? On pourrait l’écarter d’un revers de main, jugeant que les élucubrations xénophobes de la chef du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, ne méritent pas de s’y attarder. Solidement installé dans le paysage politique depuis plus d’un quart de siècle, présent au second tour de l’élection présidentielle de 2002, susceptible de bouleverser une fois de plus cette élection, il faut malheureusement prendre au sérieux le Front national.

Pour en finir avec la «guerre aux pauvres»



Contraindre les chômeurs à accepter l'offre d'emploi qu'on leur proposera après une (hypothétique) formation. Et faire adopter cette mesure par référendum. C'est la nouvelle proposition du bientôt candidat Nicolas Sarkozy, dans un entretien au Figaro Magazine paru samedi. Dans le contexte électoral, la proposition est conçue pour faire parler, voire pour choquer. Partis de gauche, syndicats, François Bayrou comme le pourtant très droitier Alain Madelin ont d'ailleurs dénoncé la mesure jugée tour à tour «simpliste», «humiliante» ou destinée à «livrer en pâture les chômeurs».


La Troïka est prête à saigner la Grèce à blanc



Des heures de fébrilité et puis rien, ou pire, le silence glacé qui précède la tempête. Les mesures draconiennes que la Grèce est en train d’affronter pour éviter le défaut de paiement ne sont aps considérées comme suffisantes par l’Union européenne, la BCE et le FMI.


Ô Grèce charitable !




La Grèce crève sous nos yeux. Sur ce point, l'accord est majeur. A petit feu, vieillards, femmes enfants... Tout le système organisé autour de la vie en société s'écroule comme château de cartes. Plus aucune certitude, pas de calendrier, mais des jours qui s'égrènent au gré des peurs. Quand la peur s'installe dans les esprits, que le ventre crie famine, quelle est la règle morale pour y pallier ?... Une règle que les grecs appliquent au pied la lettre : on ne crèvera pas en silence ! Il est des silences qui font du bruit sans empêcher le silence d'être ce qu'il est...

lundi 13 février 2012

Le 14 février, jour de la Saint-Valentin, déclarons notre flamme à Pôle Emploi




Mardi, c'est le chapitre 2 d’Occupons Pôle Emploi. Les protagonistes du mouvement, amoureux contraints de l'ex Assedic-ANPE, vont, dans un sublime élan de passion, lui rappeler leur attachement. Bouleversant. Un épisode à ne surtout pas manquer.

Oyez oyez précaires, smicards à temps partiel, chômeurs, stagiaires, CDD, bénéficiaires du RSA et de contrats aidés, intérimaires, auto-entrepreneurs, étudiants-salariés...

dimanche 12 février 2012

Le sarkozysme tardif : sur une droite hémiplégique



Chacun se souvient du candidat Sarkozy juché sur un cheval camarguais en tenue de gardian, une meute de photographes et de cameramen à sa suite, parquée sur une charrette qui avançait au pas. L’image fit sourire. Ce n’était que la première d’une suite de clichés présidentiels, le banc titre du sarkozysme.

Ici, le président, s’ennuie au milieu des soldats en terre cuite exhumés par les archéologues chinois. Là, il assiste à la Maison Blanche, à un drame costumé sur Lafayette aux côtés de Georges W. Bush. Surprenant moment de théâtre dans le théâtre. Chacun se souvient de la sortie à Eurodisney avec Carla Bruni ? Et les pyramides d’Egypte ! et le yacht des Bolloré ! Inoubliable ! Certaines histoires finissent mal. D’autres connaissent un happy end comme la libération des infirmières bulgares ou celle d’Ingrid Bettencourt. Une « séquence sans faute » selon le président.

L'étudiant Guéant avait un maître



Une brève du Monde a hier confirmé que "le philosophe" Yves Roucaute était bien l'auteur du discours dans lequel monsieur Claude Guéant tenait "des propos de bon sens et d'évidence" sur la valeur des "civilisations". Révélation en avait été faite, en toute discrétion, par un billet de blogue consacré par monsieur Ivan Rioufol, du Figaro, à "l'utile critique de Claude Guéant contre le multiculturalisme", et par unsemblant d'exclusivité sur Europe 1.

« La faim est faite de faim d’homme et peut-être éliminée par les hommes »

Interview de Jean Ziegler par Éric Toussaint 




1) Quel lien faites-vous entre l’endettement des pays et la faim qui tenaille une partie très importante de la population de cette partie du monde ?


Avant de répondre à votre question, je voudrais dire l’étendue du désastre.

Le massacre annuel de dizaines de millions d’être humains par la faim est le scandale de notre siècle. Toutes les cinq secondes, un enfant âgé de moins de dix ans meurt de faim, 37 000 personnes meurent de faim tous les jours et 1 milliard – sur les 7 milliards que nous sommes – sont mutilés par la sous-alimentation permanente… cela sur une planète qui déborde de richesses !

C’est le froid social qui tue



« Je veux, si je suis élu président de la République, que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid, parce que le droit à l’hébergement, je vais vous le dire, c’est une obligation humaine, mes chers amis, comprenez-le bien, si on n’est plus choqué, quand quelqu’un n’a pas un toit lorsqu’il fait froid et qu’il est obligé de dormir dehors, c’est tout l’équilibre de la société où vous voulez que vos enfants vivent en paix, qui s’en trouvera remis en cause. » C’est ce que disait Nicolas Sarkozy, le 18 décembre 2006, à Charleville-Mézières. Et pourtant…

En France, l’Insee dénombre 250 000 personnes privées de logement, et plus de 3 millions de personnes mal-logées. Mais aussi 2,1 millions de logements vacants, et 3,2 millions de résidences secondaires.