mercredi 7 décembre 2011

Jean-Baptiste de Froment, le discret rabatteur d'idées de l'Elysée


«Je n'ai pas vocation à exister.» C'est Jean-Baptiste de Froment lui-même qui le dit. Quand certains collaborateurs du président se poussent du col dans les médias, lui «refuse toutes les sollicitations médiatiques», fait remarquer un ancien conseiller élyséen. Pourtant, à 34 ans, on lui prête déjà trois casquettes à l'Elysée: conseiller éducation, «Monsieur Sondages», et coordinateur du programme du futur candidat.

On l'aperçoit derrière Nicolas Sarkozy lorsqu'il commente un tableau de Klein à Chaumont, le 13 octobre ou quand il remet la médaille du meilleur ouvrier de France, le 25 novembre. Il est au premier rang de la Convention UMP sur l'éducation, le 13 novembre. Il est aussi au côté de Bruno Le Maire, chaque lundi matin, au siège de l'UMP, pour arbitrer les mesures remontées des groupes de travail qui planchent sur le projet. Quel est son rôle exact dans le dispositif 2012? Comment expliquer son ascension? Mediapart a enquêté sur ce conseiller invisible (lire notre «boîte noire»).

Son entrée à l'Elysée remonte à une anecdote cocasse. Le 19 mai 2007, Jean-Baptiste de Froment est devant sa télé, dans la Creuse. Fillon vient de former son gouvernement. Lui a à peine 30 ans, il termine sa thèse de philo après avoir passé la campagne présidentielle à Chicago, dans le cadre d'une année sabbatique. Sur son portable, plusieurs appels en absence. C'est Dominique Antoine, conseiller éducation-culture-jeunesse-sports de l'Elysée, qu'il a croisé dans le cabinet de Xavier Darcos. Il lui propose d'être son numéro deux à l'éducation. Le jeune normalien est assommé. Cela signifie dire adieu à sa carrière universitaire pour travailler 14 heures par jour dans un cabinet. Le lendemain, il accepte.

De Froment n'est ni un militant, ni un technocrate sorti de l'ENA. Normalien, agrégé de philo, son profil «atypique» et sa «jeunesse»ont séduit, affirment tous nos interlocuteurs. «Le président aime bien l'idée d'un philosophe», nous dit-on à l'Elysée. «Guéant cherchait des gens pas dans le moule, plutôt des intellectuels, et Jean-Baptiste pensait justement "out of the box"», raconte l'un de ses anciens collègues. Ce serait oublier que le jeune homme fait partie du sérail: un père conseiller d'Etat, député RPR et président du conseil général de la Creuse, une sœur candidate MoDem aux législatives de 2007. Héritier (politique), il a déjà passé près de sept ans dans des cabinets ministériels.

A Normale Sup, où il entre en 1997, il se tient – déjà – à l'écart du bouillonnement politique qui agite l'établissement. Lorsque le mouvement des chômeurs, soutenu par Pierre Bourdieu, fait irruption à l'école, occupée plusieurs semaines, «il regarde tout cela avec beaucoup de distance, sans être jamais dans l'opposition frontale», se souviennent d'anciens camarades de promo. «Il détestait les positions clivantes, mais on voyait bien qu'il était à mille lieues de tout cela.» Dans son entourage, on aime raconter qu'il faisait aussi partie du Centre international d'études de la philosophie contemporaine présidé par Alain Badiou, philosophe auteur notamment d'un brûlot anti-sarkozyste.

Grâce à une AMN (une allocation de moniteur normalien), qui lui permet de se consacrer à la recherche en donnant très peu d 'heures de cours à l'université de Nanterre, il entame une thèse de philo sur Nietzsche qu'il ne finira pas. «On savait qu'il travaillait pour Darcos, même s'il ne s'en vantait pas. C'était en plus assez mal vu de bénéficier d'une bourse de recherche pour travailler par ailleurs, donc il ne la ramenait pas», rapporte un collègue.

A Nanterre, lorsque la réforme du LMD enflamme les amphis et que la fac est bloquée pendant plusieurs mois, «lui fait cours à ses étudiants au Luxembourg». Une pratique de «jaune» mal vécue par ses collègues engagés dans le mouvement. «Mais lui se croyait sûrement dans le Cercle des poètes disparus», ironise l'un d'eux. A cette période, de Froment trouve simpliste qu'on le définisse comme quelqu'un de droite.

Pourtant, entre octobre 2002 et mars 2004, il est déjà chargé de mission chez Darcos – alors ministre de l'enseignement supérieur.«Sur recommandation de son père, que je connaissais», se souvient Xavier Darcos. «C'était l'intellectuel du cabinet, il préparait les discours, les fiches de lecture, les entretiens avec des intellectuels, raconte un collègue de l'époque. Il avait un rôle de poisson pilote auprès du ministre, il a vite grimpé au sein du cabinet.» Son travail plaît au ministre, qui le recommande à Dominique Antoine et Claude Guéant au moment de constituer un«pôle éduc à l'Elysée» en 2007.


«Ce n'est pas un tueur, il ne gêne pas la firme»

Arrivé en «petite main invisible», il est le pondeur de notes "éduc" à l'Elysée. «Il réécrivait les interviews, les discours pour les colloques ou les remises de décorations, il calait les éléments de langage», raconte un ex-conseiller de Darcos. En mai 2009, lorsque Dominique Antoine quitte l'Elysée, il devient numéro un sur l'éducation.

«C'est un bébé Louvrier (ndlr - Franck Louvrier, directeur de la communication de l'Elysée), estime un autre ancien collaborateur de chez Darcos. Si je l'appelle pour lui dire que vous faites un portrait de lui, il va être paniqué, et dire "je vais en parler à Franck"» (ndlr - c'est précisément ce qui s'est passé - lire notre «boîte noire»). Mais ce sont surtout Claude Guéant – avec qui il a «de bonnes relations» –, et Raymond Soubie (conseiller social de Sarkozy jusqu'en novembre 2010), qui le font «monter», affirment plusieurs personnes bien informées à l'Elysée.

Tous ceux qui ont croisé sa route louent son «intelligence fulgurante», sa «belle plume» sa «culture littéraire et philosophique gigantesque», sa «forte capacité d'absorption des dossiers», son «grand sens du dialogue», et décrivent «un type sérieux mais sympa». «Il dépassionne les sujets passionnels», observe un ex-conseiller de l'Elysée. «Ce n'est pas le philosophe fou, lunaire, il est très pragmatique», dit un ancien collègue.«C'est un bosseur et Sarkozy aime les bosseurs car il a une grande mémoire et se nourrit de dossiers», explique l'un des artisans du projet 2007, qui l'a côtoyé à l'époque. Xavier Darcos, lui, n'est pas peu fier de voir son protégé «devenu l'une des figures de l'entourage de Nicolas Sarkozy» et explique avoir «beaucoup d'estime pour lui».

Mais Jean-Baptiste de Froment a surtout grimpé les échelons grâce à sa «discrétion» et sa précaution à «rester à sa place», note l'ex-conseiller élyséen: «Avec lui pas de risque, il ne parle pas aux médias.» Franck Louvrier n'en fait pas mystère, «on l'a choisi car il était brillant, efficace et discret».

A l'Elysée, l'heure ne serait plus aux conseillers bavards. Pierre Charon, évincé en novembre 2010 après s'être trop répandu dans les médias, en a fait les frais. «Guéant aime bien les gens qui travaillent et ne ramènent pas leur fraise. Jean-Baptiste de Froment correspond à cela», dit un habitué des ministères qui assure que «Camille Pascal (ndlr - plume du président et étoile montante de la Sarkozie) va se faire ramasser car il en fait trop dans les médias». Un ancien collègue encore: «Certains conseillers se vantent de piloter le ministre, lui reste dans un rôle classique de courroie de transmission. Il ne joue pas les cow-boys en réunion interministérielle.»

A l'Elysée, on explique qu'il se considère lui-même comme «un tâcheron obéissant». L'un des anciens conseillers de chez Darcos acquiesce: «Ce n'est pas un tueur, il ne gêne pas la firme (ndlr - surnom de la garde rapprochée de Sarkozy). Il n'a jamais essayé de prendre la place d'un autre. Il a fait valoir ses qualités avec ses notes. C'est le type qui était là au bon moment, il a profité de la durée.» «Il n'a pas d'ennemis, il ne peut pas en avoir», souligne l'ancien conseiller élyséen en invoquant «sa grande modestie». Ceux qui ont croisé sa route s'accordent sur ce point: «ce n'est pas un arriviste», «il n'a pas de plan de carrière».

La preuve, selon cet ancien collègue des années 2002-2004: «Il y a deux ans, il disait que son ambition était de finir sa thèse de philo! En 2004, il aurait pu se recaser lorsque Darcos a perdu son ministère, mais il est reparti enseigner.» «Jamais il ne demandera un recasage, une circonscription, un poste de secrétaire d'Etat comme d'autres», assure un autre ancien collègue du ministère. Revers de la médaille, «il est ultralégitimiste»:«Quand la décision est prise, il s'y ralllie, c'est "le chef a parlé, la majorité a décidé et l'emporte"», explique le même.

Dans la bouche de Jean-Baptiste de Froment, Nicolas Sarkozy est d'ailleurs toujours «le président». «Il est loyal, fidèle, il ne se pose jamais la question de l'après», raconte cet ex-conseiller de Darcos en rapportant cette anecdote: «Avant l'été, Sarkozy était au plus bas dans les sondages. (A l'élysée et dans les ministères), on se demandait tous "S'il perd en 2012, qu'est-ce qu'on fait?". J'ai dit à Jean-Baptiste: "Tu ne vas pas attendre jusqu'au bout, il faut que tu partes avant, que tu y penses". Il m'a répondu: "Je ne quitterai pas le navire en route, je me suis engagé, j'irai jusqu'au bout".» Ce discours, Jean-Baptiste de Froment le tient encore aujourd'hui, inchangé, devant ses connaissances, même s'il sait qu'«objectivement, ce ne serait pas mal de partir maintenant» car«statistiquement il y a plus de chances que Hollande soit élu».


Le nouveau Emmanuelle Mignon?

Un profil lisse, jamais un pas de côté par rapport à la ligne du gouvernement. Simple pantin ou conseiller écouté? Quelle est sa marge de manœuvre sur ses trois champs d'action?

Le «centralisateur d'idées» pour 2012

Franck Louvrier enrage quand on lui pose la question. «Il n'y a pas de coordination de projet, il n'y a pas de groupes de travail. L'Elysée travaille pour les Français», s'agace-t-il, sans écarter que de Froment puisse «participer à des groupes à l'extérieur». La réalité est différente. Il existe bien des groupes extérieurs, dont le fameux groupe Fourtou, animé par Geoffroy Didier, un proche de Hortefeux, qui «fait rencontrer des gens au président», nous explique-t-on au palais présidentiel. Mais le projet se concocte à l'Elysée, et de Froment en est bien le coordinateur: «Il alimente le président en idées, des idées qu'il centralise ou parfois qu'il a lui-même. Il suit de près l'actualité, regarde ce que prépare l'UMP.»

De septembre 2010 à juillet 2011, le jeune conseiller a échangé avec le coordinateur du projet UMP (le duo Wauquiez-NKM, puis Bruno Le Maire) et mis sur pied deux groupes de travail constitués de fonctionnaires, d'anciens de l'ENA ou de Normale Sup. «Son rôle est de faire en sorte que ces petits groupes travaillent vite et bien et répondent à nos sollicitations», expliquait alors l'un de ses proches à Libération. Car le projet bâti par l'UMP à partir des conventions thématiques n'est «au mieux, qu'une boîte à outils», assène un conseiller à l'Elysée, «une synthèse de ce que pensent les uns et les autres dans la famille politique», «un ensemble de marqueurs», mais certainement pas «un programme au sens de "vision"».

Ce «rôle de prospective», il le ferait «avec l'accord du président de la République». Le normalien lui a fait part de sa «motivation pour diversifier ses activités». Son «profil un peu intellectuel, sa formation de philo, généraliste, adaptable, ses notes de synthèse» ont plu. Nicolas Sarkozy, qu'il voit une fois par semaine, l'aurait même invité à se joindre à ses déplacements: «Tu peux passer si tu veux.»

Est-il le nouveau Emmanuelle Mignon – qui fut la boîte à idées de Sarkozy en 2007? «Rien à voir, répond Franck Louvrier. Elle était directrice des études à l'UMP, pas à l'Elysée.» «Elle avait dressé un projet libéral, de Froment lui n'est pas un idéologue», explique un conseiller qui avait largement contribué au projet 2007. «Le "travailler plus pour gagner plus", c'est un slogan trouvé par Sarkozy lui-même. Autour de lui, il y a des gens qui réfléchissent, synthétisent, il y a des "capteurs". Jean-Baptiste de Froment est l'un d'eux. Ça ne va pas au-delà», dit-il, ironisant: «Pour trouver celui qui est en charge du projet, il faut chercher celui qui dit ne pas être en charge du projet!»
«Il aura sa place dans le dispositif 2012. Mais pour l'instant, le fait qu'il y ait plusieurs groupes de travail et non un seul montre bien que ce n'est pas encore organisé», relativise un ancien conseiller du président.

«On dit toujours que l'éducation est une priorité mais la campagne se fait à partir de l'actualité»

Un conseiller éducation sans marge de manœuvre

En tant que conseiller éducation, il est surtout dans un rôle d'écoute, de dialogue avec les syndicats pour apporter ensuite au président les éclairages nécessaires. «Ce n'est pas quelqu'un qui prend les décisions. Il est plutôt là pour percevoir les signaux d'alerte sur certains sujets, raconte Frédérique Rollet, secrétaire générale du SNES-FSU. On peut avoir avec lui un vrai dialogue. Il connaît bien les dossiers, ce qui change du ministère où, autour de Luc Chatel, la plupart ignorent ce qu'est l'éducation nationale et n'ont d'ailleurs aucune envie de la connaître.»

Elle admet que lorsqu'un dossier bloque, il peut être utile d'aller le voir. Jouer habilement du rapport de force entre les syndicats enseignants est aussi l'une de ses précieuses missions. «Je crois qu'il a été à bonne école auprès de Raymond Soubie (ndlr - bien connu pour jouer avec doigté des divisions syndicales). Patrick Gonthier, secrétaire national du SE Unsa, le décrit comme «discret, attentif. Il a aussi une grande capacité d'écoute mais est extrêmement déterminé sous des abords très civils».

Ses idées sur l'école? Difficile à dire, assurent tous les représentants syndicaux interrogés. Jean-Baptiste de Froment serait en la matière avant tout... «sarkozyste». Ce qui reste malgré tout assez flou. «Il prône le renforcement du pouvoir du chef d'établissement, l'évaluation et la rémunération des profs au mérite», croit quand même savoir la secrétaire générale du Snes. Soit le très classique logiciel élitiste et méritocratique de la droite sur l'éducation. Toutefois certains rapportent qu'il trouve parfois un peu courte la vision purement managériale ou «procédurale» d'un Luc Chatel, encore très marqué par son expérience de DRH à L'Oréal.

Il semble d'ailleurs la parfaite antithèse de ce dernier, qui cite plus volontiers «Babar» et le «capitaine Haddock» que «La princesse de Clèves», mais goûte caméras et formules chocs. Plume de l'ombre, de Froment «est fait du même bois intellectuel que Darcos», croit savoir un ancien collègue du ministère de l'enseignement supérieur. Il ne dédaigne pourtant pas les slogans qui claquent. Le nouveau credo du président de la République sur l'éducation – «Moins d'enseignants, mais mieux payés, mieux formés, mieux considérés, mieux respectés» – est l'une de ses trouvailles.

Un slogan qui tente de légitimer, au nom d'une bien improbable amélioration de la condition enseignante, les quelque 80.000 postes supprimés dans l'éducation. Porter un projet éducatif pour 2012, tout en assumant le bilan calamiteux de ces cinq dernières années (formation initiale des enseignants détruite, ravages engendrés par la quasi-supression de la carte scolaire, crise des vocations – lire notre enquête), est d'ailleurs la principale difficulté pour ce jeune conseiller. Du coup, celui-ci préfère se situer sur le terrain des valeurs. Quitte à tenir un discours un peu irréel dans ce contexte.

«Il faut revaloriser profondément le métier d'enseignant, repenser ses missions et dire clairement ce qu'on attend de lui au XXIe siècle», soutient Jean-Baptiste de Froment, estimant que le thème est «un bon sujet» pour la campagne. «Nous voulons que l'enseignant soit responsable de l'éducation de l'élève dans toutes ses dimensions, qu'il ne soit plus cantonné à la transmission de son savoir universitaire mais qu'il ait en charge la réussite de l'élève qu'on lui confie.» Le recrutement par le chef d'établissement, prôné par l'UMP et chiffon rouge syndical? «C'est important d'avoir des gens qui ne sont pas là par hasard.» Pour lui, «l'enjeu de l'école, c'est de reconstruire l'autorité», citant au passage les entretiens de Marcel Gauchet et Philippe Meirieu (en charge du programme éducation à EELV) qui l'ont beaucoup intéressés.

Son influence auprès du chef de l'Etat? Difficilement mesurable. Un député UMP, fin connaisseur des sujets éducation, l'estime quand même déterminante: «Vous savez, nous, on fait des propositions, des suggestions, mais après...» De Froment ferait le tri. Si Nicolas Sarkozy déclare parfois à son entourage qu'il souhaite que l'éducation ait une place importante, voire centrale dans la campagne, son conseiller éducation semble frustré de constater que ce sont surtout les rodomontades sécuritaires de Guéant qui occupent aujourd'hui le devant de la scène.

«A froid, on dit toujours que l'éducation est une priorité, mais à chaud, on s'aperçoit que cela passe souvent après. Parfois on est rattrapé par l'actualité: la crise économique, un fait divers... La campagne se construit à partir de cela», déplore le jeune conseiller. Sans dire qu'à droite, le thème n'a jamais été considéré comme très porteur.

Un modeste «Monsieur Sondages»

En septembre dernier, Jean-Baptiste de Froment récupère le poste de conseiller sondages de l'Elysée après le départ de Julien Vaulpré. «Un concours de circonstances», pour les uns. La récompense de son «grand sens politique» pour les autres, mais surtout, là encore, de sa grande discrétion. «(Pour ce poste), il faut une capacité d'analyse, de la confidentialité et avoir été dans la maison depuis longtemps», dit-on à l'Elysée. Son but est «d'informer le président sur l'état de l'opinion, via le secrétaire général de l'Elysée». Il commande des sondages, réalise la compilation des études d'opinion.

Franck Louvrier minimise: «L'opinion, ce n'est vraiment pas quelque chose qui lui prend du temps.» Car en réalité, le poste de Vaulpré n'a pas été totalement remplacé et de Froment n'y consacre que «30% de son travail». Un nom sur le papier pour laisser la main à Patrick Buisson, l'influent conseiller (officieux) de Sarkozy? «Buisson a une ligne: il traite directement avec le président», confirme-t-on à l'Elysée. La nomination de Jean-Baptiste de Froment a en tout cas été perçue comme un signe de rééquilibrage face à l'ex-patron de Minute.

Le normalien est connu pour son «extrême modération», «l'inverse de la Droite populaire», assurent les anciens du cabinet Darcos. «C'est la droite sereine, raisonnable», dit de lui Darcos. De centre droit, le jeune normalien est décrit à l'Elysée comme «un peu conservateur» et «vraiment libéral». Pourtant, c'est sur Raymond Soubie et Henri Guaino qu'il prend exemple. Il partage avec le premier «la considération des rapports de force» et avec le second«l'envie de placer des valeurs et un projet de société derrière chaque phrase», raconte un conseiller à l'Elysée. L'un de ses anciens collègues ironise: «Il doit faire la synthèse entre Guéant, Buisson et Guaino, ce n'est pas facile tous les jours!»
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