lundi 19 décembre 2011

Comment le Quatar a acheté la France



Le Qatar qui vient de racheter
la majorité du capital du PSG, qui intervient militairement aux côtés des Occidentaux en Libye et qui organisera la Coupe du monde de football en 2022 est à peine un Etat. Etabli sur une petite presqu’île un peu plus grande que la Corse, à l’est de l’Arabie saoudite, son territoire désertique est invivable l’été quand les températures oscillent entre 40 et 50 degrés.

La vraie raison de la notoriété et du poids économique et politique de ce micro Etat se trouve sous la terre et sous la mer : le pétrole et plus encore le gaz naturel dont ce pays est le troisième producteur au monde. Cela permet au Qatar de gérer le plus grand fonds souverain de la planète, QIA (Qatar Investment Authority), dont les avoirs des différentes entités approchent les 700 milliards de dollars.

Dans la stratégie d’influence du Qatar
, la France occupe une place à part. D’abord parce que les Qataris la connaissent très bien : ses institutions, son personnel politique, ses entreprises, ses forces et ses faiblesses. Ils viennent pour bon nombre d’entre eux en France tous les étés quand ils fuient les grandes chaleurs. Le Qatar aime tellement la France, qu’il a décidé de se la payer… au sens propre. De se payer sa classe politique, ses grandes entreprises, sa fiscalité, ses grandes écoles, son patrimoine immobilier, ses footballeurs… Et cela ne semble gêner personne. La simple addition des liens établis en France par le Qatar et des intérêts acquis a pourtant de quoi inquiéter.

Trois semaines après son élection en 2007,
le premier chef d’Etat arabe reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy était l’émir Hamad bin Khalifa al-Thani. Un mois et demi plus tard, le 14 juillet 2007, il assistait au défilé sur les Champs-Elysées au côté du président de la République. Les liens étroits tissés par Nicolas Sarkozy avec l’émir quand il était ministre de l’Intérieur et faisait former les forces de l’ordre qataries ont été fructueux. A une époque, quand elle était Garde des sceaux, Rachida Dati se rendait jusqu’à deux ou trois fois par mois au Qatar.

Le Qatar est le principal clien
t du cabinet d’avocat de Dominique de Villepin. Le contrat stipulerait que les déplacements de l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac à Doha se font dans les avions de l’émir. Ségolène Royal s’est elle vu offrir un dîner en son honneur à l’ambassade du Qatar le 27 mars 2008. La bataille d’Areva et les réseaux Sarkozy

Autre démonstration du poids de l’émirat
dans la vie politique française, il a obtenu le vote à l’Assemblée et au Sénat au début de l’année 2008 d’un statut fiscal exorbitant pour ses investissements en France. Les investissements immobiliers ne sont pas imposables sur les plus-values et les résidents qataris en France ne payent pas l’ISF pendant leurs cinq premières années de présence. Le groupe d’amitié entre la France et le Qatar compte 49 députés à l’Assemblée nationale… liste ici

L’immobilier donne également une bonne mesure de l’influence qatarie. L’émir possède un palais de 4.000 m2 à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine) et l’hôtel d’Evreux, place Vendôme ainsi que deux autres hôtels particuliers attenants. Le fonds souverain détient à Paris des hôtels de luxe (Majestic et Royal Monceau).

Et pour finir donc le sport et le football qui pour le Qatar semblent être le moyen idéal pour obtenir enfin la reconnaissance et le statut qu’il cherche frénétiquement. La candidature à la Coupe du monde de football de 2022 du plus petit pays au monde ne l’ayant jamais organisé (qui ne s’est jamais qualifié pour cette compétition et de surcroit à un climat inadapté à la pratique de ce sport en été) a été couronné de succès !

Eric Leser 

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