lundi 19 septembre 2011

Friedrich Hayek, La route de la servitude


L'impression que donne Hayek dans ces pages est mitigée : on le suit dans ce qu'il rejette, qui est également détestable ; on comprend moins bien, en revanche, ce qu'il souhaite.

Au moment où il le publie la deuxième guerre mondiale s'achève. En vue de la reconstruction, il rappelle l'importance de la notion de liberté et les dangers de ce qu'il appelle le dirigisme, le totalitarisme, ou comment l'on passe éventuellement de l'un à l'autre. Il souhaite particulièrement prévenir les socialistes de la tentation autoritaire.

Le reste de son message est moins clair. Il est en effet capable d'écrire que la volonté de construire la société est néfaste ("un transfert inconsidéré aux problèmes sociaux des habitudes de pensée engendrées par le maniement des problèmes familiers aux techniciens et aux ingénieurs.") A la page précédente, il écrivait pourtant : "L'attitude d'un libéral à l'égard de la société est comme celle d'un jardinier qui cultive une plante, et qui, pour créer les conditions les plus favorables à sa croissance, doit connaître le mieux possible sa structure et ses fonctions".

Entre ingénieur (nuisible selon lui) et jardinier (bénéfique), l'écart est mince et le reste de son ouvrage ne contribue pas à expliciter la différence entre les deux attitudes. Les conditions d'une intervention légitime dans la société sont mal définies. Il reconnaît lui-même que la définition du libéralisme est fragile : "dans la conduite de nos affaires nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées, et recourir le moins possible à la coercition". Qui aujourd'hui contredirait ce point de vue ? (Alors que Hayek rappelle que Saint-Simon souhaitait "traiter comme du bétail" ceux qui s'opposeraient à ses réformes.)

Au final, le livre est cependant passionnant, notamment parce qu'il rejoint l'actualité, sur les questions européennes.

Au delà de la caricature

Le lecteur qui conserve en tête l'idée d'un Hayek repoussoir ultra-libéral sera sans doute étonné de lire que l'homme a écrit ceci : "tout essai de contrôle des prix ou des quantités de certaines marchandises prive la concurrence de son pouvoir de coordonner efficacement les efforts individuels, parce que les variations des prix cessent alors d'enregistrer toutes les modifications des circonstances, et ne fournissent plus un guide sûr à l'action individuelle.

Toutfois, cela n'est pas nécessairement vrai de mesures qui se contentent de restreindre les méthodes de production tant que ces restrictions frappent également tous les producteurs en puissance, et ne sont pas utilisées comme moyen indirect de contrôler les prix et les quantités. Les mesures de contrôle des méthodes de production augmentent évidemment les prix de revient, mais elles valent parfois la peine d'être prises.

Interdire l'usage de substances toxiques, ou exiger des précautions spéciales pour leur utilisation, limiter les heures de travail ou prescrire certaines installations sanitaires, voilà qui est compatible avec la préservation de la concurrence. [...] La préservation de la concurrence n'est pas davantage incompatible avec un vaste système de services sociaux - tant que l'organisation de ces services n'est pas conçue pour rendre la concurrence inopérante."

Hayek ne rejette donc absolument pas la réduction du temps de travail !

Une phrase pour oublier l'idée que Hayek serait un anti-étatiste absolu : "Il n'y a pas de système rationnellement soutenable dans lequel l'Etat ne ferait rien". Mieux : "nous ne saurions, dans le cadre de cet ouvrage, discuter du planisme indispensable au fonctionnement le plus efficace et le plus bienfaisant possible de la concurrence."

Guère plus cependant de lumières sur ce qui est utile, Hayek ne va pas plus loin dans sa définition des services sociaux nécessaires ou du planisme utile.

Reste à examiner sa façon de définir ce qui n'est pas acceptable.

Le monopole

Hayek conteste la justification des monopoles, pour des raisons techniques (absence de rendements croissants notamment). Plus intéressant est son raisonnement politique. Il estime en effet possible qu'une société puisse en surpasser d'autres en décidant de se concentrer sur certains secteurs. Ce qu'il condamne est le fait que le choix des secteurs prioritaires, livrés au monopole, se fait au détriment d'autres priorités. Il donne comme exemple celui des excellentes autoroutes construites pas les nazis, sur lesquelles on croisait moins de voitures que sur les mauvaises routes britanniques.

Il confond, ce faisant, deux questions : celle du réalisme des choix d'investissement et celle de la légitimité des modes de décision. Que les choix d'investissement décidés de façon politique, en dehors du "jeu spontané du marché", puissent s'avérer improductifs est un fait certain. Mais que tous les investissements décidés de façon politique relèvent du même abus de pouvoir que celui de l'allemagne nazie est une confusion : en démocratie, des choix erronés exposent celui qui les a décidés.

Un passage assez juste est celui dans lequel il relie le planisme, la volonté dirigiste, à l'idéalisme monomaniaque. Les idéalistes dirigistes dit-il, ont souvent une obsession, une marotte, qu'ils verraient volontiers passer au premier rang des priorités collectives. Malheureusement, ces marottes sont rarement les mêmes - dans la France contemporaine, l'existence par exemple d'écologistes anti-éoliennes et d'écologistes pro-éoliennes.

La résolution de tous les conflits naissant de ces divergences d'intérêt supposerait, pour Hayek, l'existence d'un "code moral complet" qui n'existe pas.

La formulation de Hayek est particulièrement intéressante et exacte, qui juge qu'"il faut laisser l'individu, à l'intérieur de limites déterminées, libre de se conformer à ses propres valeurs plutôt qu'à celles d'autrui, que dans ce domaine les fins de l'individu doivent être toutes puissantes et échapper à la dictature d'autrui. Reconnaître l'individu commme juge en dernier ressort de ses propres fins, croire que dans la mesure du possible ses propres opinions doivent gouverner ses actes, telle est l'essence de l'individualisme".

Conclusion de Hayek : "L'action commune est ainsi limitée aux domaines où les gens sont d'accord sur des fins communes".

Ce qui veut dire que les points communs sont dégagés démocratiquement. Hayek rejette explicitement la délégation de décisions à des organismes techniciens : "la délégation de tâches techniques à des organismes séparés n'est que le premier pas par lequel une démocratie qui s'engage sur la voie du planisme abandonne tous les pouvoirs".

A mettre en parallèle avec le rôle dévolu, dans le traité de Lisbonne, à la BCE...

A lire ces passages de Hayek, on peut comprendre la réception très positive de Hayek par Keynes ou Orwell.

Orwell : "Dans sa partie négative [edgar : ce qu'il rejette] , la thèse du professeur Hayek contient une bonne part de vérité. On ne se lassera jamais de répéter que le collectivisme n'est pas spontanément démocratique, mais bien au contraire, qu'il donne à une minorité des pouvoirs tels que l'Inquisition espagnole n'en rêva jamais".

Ce qu'Hayek rejette profondément, c'est l'arbitraire.

Dans son chapitre sur le règne de la loi (le rule of law, que l'on peut traduire - imparfaitement - en français par la notion d'Etat de droit), il défend la prévisibilité de l'action publique. La stabilité des normes peut seule permettre au individus de s'adapter aux décisions de l'Etat ("plus l'Etat planifie, plus il devient difficile pour l'individu de faire des projets"). L'Etat, selon Hayek, ne peut prendre que des décisions d'ordre général, il ne peut décider en fonction des personnes.

Si l'on revient sur la question de la sécurité sociale, on peut ainsi considérer qu'en très grande partie elle répond à un critère hayekien fort : la couverture qu'elle assure est octroyée sans aucune considération personnelle, de façon automatique. C'est une institution fondamentalement libérale.

Pour poursuivre des parallèles amusants avec l'actualité, nul doute que les politiques de quotas ou d'affirmative action seraient considérées comme menant à la dictature par Hayek : "toute politique qui veut mettre en pratique l'idéal de la justice distributive doit mener tout droit à la destruction de la règle de la loi. Pour obtenir de gens différents des résultats identiques, il faut les traiter différemment."

Si j'osais un parallèle qui ne serait que partiellement inexact, on peut trouver ainsi Hayek très jacobin. Sa conception d'une loi aveugle à l'égard des cas particuliers est parfaitement rousseauiste (Il cite Kant : "l'homme est libre aussi longtemps qu'il n'obéit à personne sauf aux lois".) On est très loin du libertarisme.

C'est d'ailleurs exactement cette attitude qui emporte le choix hayekien pour la concurrence : en obéissant aux règles du marché l'individu reste libre puisqu'il n'obéit à personne. C'est oublier que des règles "dirigistes" peuvent être de type universel. Par exemple, un taux d'imposition à 60% pour les revenus dépassant une somme annuelle donnée, est fixé sans considération des personnes.

La question des inégalités de revenus

Hayek enfin, après avoir exposé l'invalidité du socialisme dirigiste/planiste, par incapacité à définir un "code moral complet" ajoute que la difficulté est la même en matière de réduction des inégalités. Sauf à se donner un objectif d'égalité absolue des revenus, le socialisme ne sait pas définir une distribution des revenus équitable. Il cite Trostky, repris par Burnham, qui avançait qu'en 1939 les écarts de revenus étaient supérieurs en Union soviétique à ceux des Etats-Unis.

A titre personnel je reconnais préférer et trouver plus justes des écarts de salaires de 1 à 50 que de 1 à 200, mais je dois concéder que je ne saurais définir en vertu de quoi (et des critères "à la Rawls" tels que le maximin, demeurent parfaitement abstraits).

D'un point de vue intellectuel tout autant que sociologique, Hayek note que le critère marxiste d'appropriation de la plus-value par le travailleur, est profondément inégalitaire : les ouvriers des industries les plus capitalistiques vont toucher plus que les autres. Cette remarque n'est pas que anecdotique, selon Hayek, les adhérents du NSDAP allemand étaient ainsi des exclus des élites ouvrières, des recalés du socialisme industriel.

On retrouve aujourd'hui un reflet de cette idée quand on constate l'incapacité de partis "de gauche", PC ou PS, à se rendre attractifs pour des personnes qui assurément ne sont pas des privilégiés mais ne sont pas non plus des prolétaires (petits commerçants, artisans etc.)

La justice sociale

La justice selon Hayek consistera donc à assurer une sécurité minimale et non absolue (il distingue "la sécurité qu'on peut assurer à chacun, tout en sauvegardant le système du marché, et la sécurité qu'on ne peut garantir qu'à un nombre limité d'hommes et seulement à condition de contrôler ou d'abolir le marché".)

Au nom de cette sécurité minimale, il est parfaitement possible de justifier un système d'assurances sociales ("En organisant un système complet d'assurances sociales, l'Etat a une excellente raison d'intervenir quand il s'agit vraiment de risques susceptibles d'être couverts par l'assurance").

S'il émet par ailleurs des doutes sur l'interventionnisme keynésien ("des travaux publics organisés sur une très grande échelle"), il précise immédiatement qu'il n'y voit pas d'inconvénient grave ("la protection nécessaire contre les fluctuations économiques ne mène pas au genre de planisme qui constitue une menace pour notre liberté".)

Ce qui est plus gênant selon lui est le fait que certaines catégories réussissent à conserver une part constante du revenu national, à se mettre à l'abri des fluctuations de revenu - du coup ceux qui ne peuvent y échapper sont plus exposés. L'argumentation n'est pas très différente de celle de Piore et Doeringer (pas spécialement des ultra-libéraux, mais des institutionnalistes, mettant en évidence lasegmentation du marché du travail).

Sur le plan économique, on trouve, dans la Route de la servitude, un Hayek extrêmement éloigné de l'ultralibéralisme contemporain. Etonnamment, c'est sur le terrain de la démocratie qu'il est plus conforme à nos a priori : son libéralisme paraît plus économique que politique, et la démocratie n'est pas pour lui la valeur cardinale.

Le problème démocratique

Hayek n'est pas avant tout un démocrate. Il rejette surtout l'arbitraire et ne reconnaît pas à la démocratie de capacités particulières à l'éviter. Jusqu'à affirmer "qu'il n'y a rien de bas ni de déshonorant à approuver une bonne dictature honnête". Il n'est donc pas étonnant de le retrouversoutenant Pinochet dans les années 70.

De fait, il se méfie de la démocratie, qui n'a pas empêché la montée au pouvoir de Hitler (mais pour revenir au Chili, Allende n'était pas Hitler et Pinochet n'était pas Churchill).

Il s'en méfie probablement pour une deuxième raison qui est que "les gouvernements totalitaires réussissent très bien à faire penser le peuple de la manière qui leur convient".

Il avance une analyse assez fine de la propagande : "on persuade le peuple de troquer ses anciens dieux contre des nouveaux, en lui faisant croire que les nouveaux dieux lui avaient été révélés depuis toujours par son instinct naturel, mais qu'il n'en avait que confusément senti la présence. La technique la plus efficace pour arriver à cette fin consiste à employer des termes anciens en leur prêtant un sens nouveau. Peu d'éléments du régime totalitaire sont aussi déroutants pour l'observateur superficiel et en même temps aussi caractéristiques pour le climat intellectuel du système que la perversion du langage, la transformation du sens des mots qui expriment l'idéal du nouveau régime."

Là encore, le rapprochement avec Orwell s'impose. Mais il manque une analyse plus fine, de la part de Hayek, du lien entre liberté et démocratie. On peut, par hasard, rencontrer un roi bienveillant. Il n'y a guère qu'en démocratie que l'on peut s'attendre à ce que son successeur le soit également.

Actualité européenne de Hayek

On pourrait renvoyer Hayek à l'histoire des idées. Lire ce livre dans le temps d'une crise européenne renforce encore vivement son actualité.

Hayek se dit partisan d'une Europe fédérale - et recommande le plan de Ivor Jennings (A federation for Western Europe, téléchargeable ici pour les curieux).

La notion de fédération que Hayek a en tête a cependant probablement bien peu à voir avec l'actuel pouvoir finissant.

Quelques passages suffisent à comprendre :

"Il n'y a pas de grandes difficultés à "planifier" la vie économique d'une petite famille dans une communauté modeste. Mais à mesure que l'échelle grandit, l'accord sur les fins diminue et il est de plus en plus nécessaire de recourir à la force, à la contrainte. [...] Plus le nombre de sujets sur lesquels il faut s'entendre s'accroît, plus l'accord devient difficile et plus la nécessité de recourir à la force et à la coercition augmente. [...] il suffit d'imaginer les problèmes soulevés par un planisme économique embrassant une région comme l'Europe occidentale pour comprendre qu'il n'existe pas de base morale à une telle entreprise. Quel est l'idéal commun de justice distributive qui pourrait amener un pêcheur norvégien à renoncer à un avantage économique pour aider son collègue portugais ; un ouvrier hollandais à payer plus cher sa bicyclette pour aider un mécanicien de Coventry, ou un paysan français à payer plus d'impôts pour aider à l'industrialisation de l'italie ?"

Nous y sommes entre fin de la zone euro et eurobonds, et la force et la coercition augmentent en effet et augemnteront encore si la zone euro est préservée.

La fédération selon Hayek est forcément plus légère que l'actuelle Union européenne "une autorité internationale peut contribuer énormément à la prospérité économique si elle se contente de maintenir l'ordre et de créer des conditions dans lesquelles les peuples puissent se développer eux-mêmes."

Sur les pouvoirs d'une autorité inter ou supra-nationale il est en effet réaliste : "Il est [...] tout à fait évident que les nations observeront peut-être des règles formelles auxquelles elles ont donné leur accord, mais [qu'] elles ne se soumettront jamais à la direction qu'impliquerait le planisme économique international. Elles seront peut-être d'accord sur la règle du jeu, mais n'accepteront jamais que l'ordre d'urgence de leurs besoins et de leurs progrès soit décidé à la majorité des voix. Et même si les peuples se laissent entraîner, par l'effet de quelque illusion, à accepter une telle souveraineté internationale, ils s'apercevront bientôt qu'ils ont délégué, non point une tâche technique, mais un pouvoir dont dépendent leurs vies elle-mêmes".

L'histoire retiendra peut-être que c'est en 2011 que les européens se sont aperçus que la liberté est incompatible avec l'arbitraire européen.

L'argument de l'Etat "trop petit pour", ou la barbarie

Les tenants de conglomérats d'états et ceux de l'Union européenne estiment - vaste plaisanterie - que la France est "trop petite pour" : subsister seule, construire des trains, lever des impôts, tout y passe. Comme si la Suisse ou la Corée du sud n'étaient pas des états viables.

Hayek : "la démocratie n'a nulle part bien fonctionné sans une large autonomie des gouvernements régionaux, offrant une école d'éducation politique aussi bien au peuple qu'à ses futurs dirigeants. Là où l'échelle politique grandit au point que seule la bureaucratie dispose d'une formation suffisante pour l'emporter, l'impulsion créatrice de l'individu doit disparaître. Je crois que l'expérience des petits pays comme la Hollande ou la Suisse renferme beaucoup de choses dont même les riches et grands pays comme la Grande-Bretagne peuvent bénéficier. Nous gagnerons tous à pouvoir créer un monde dans lequel les petits Etats puissent subsister."

La trahison des sociaux-démocrates

Dernier point, Hayek reproche amèrement aux sociaux démocrates d'avant-guerre d'avoir facilité la montée du totalitarisme en se ralliant à certaines de ses thèses. Il cite notamment les frères Webb au Royaume-Uni, planifiant un monde meilleur dans lequel "le monde appartient néessairement aux grands états puissants ; les petits doivent soit s'intégrer dans les grands, soit se voir définitivement écrasé". Ou Werner Sombart en Allemagne, social-démocrate de tout premier plan méprisant les "idéaux commerciaux", parmi lesquels liberté, égalité, fraternité et préférant les vertus communautaires.

Pour revenir à l'Europe qui écrase les peuples, on peut contempler avec la même amertume qu'Hayek le spectacle d'une gauche qui voit le salut dans encore plus d'Europe : "que les progrès du passé soient menacés par les forces traditionalistes de la droite, voilà un phénomène qui a toujours existé et qui ne saurait nous alarmer. Mais que l'opposition, tant au Parlement que dans l'opinion, devienne le monopole permanent d'un deuxième parti réactionnaire, voilà qui nous ravit toute espérance". A moi aussi...

***

Un livre passionnant donc, qui révèle un auteur brillant. Sur bien des points j'approuve à la fois ses arguments et ses conclusions. Je suis cependant intimement persuadé que les libertés individuelles sont indissociables de la démocratie et je n'aurais jamais pu écrire que l'on peut approuver une "bonne dictature honnête". On le voit tourner autour de la notion de limite : un pouvoir est légitime s'il est limité et préserve notamment des places distinctes pour la science et la morale, l'Etat et la société.

S'il pointe un phénomène exact - la volonté de puissance qui anime certains idéalistes, quand bien même leurs idéaux seraient nobles, il donne l'impression que le remède consiste à abandonner la notion même de projet collectif. Sans doute Droit, législation et liberté fournit-il des éclaircissements sur ce point.

La force de ce livre réside en tout cas dans le très grand nombre de fois où l'on ressent l'impression qu'il décrit de façon exacte des problèmes d'aujourd'hui. Et le moindre d'entre ces problèmes n'est pas la question européenne. 

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